Depuis quelques années, la France cède à la mode de la vodka. Ciroc, Goose, Puhre… sont ainsi quelques-unes des marques de vodka produites en France et exportées dans le monde. De janvier à octobre 2007, les exportations françaises de cette eau-de-vie ont d´ailleurs chuté de plus de 32 % en valeur, alors qu´elles ont bondi de près de 32 % en volume, d´après les Douanes françaises. D´ici à penser que l´Hexagone est surtout apprécié pour ses premiers prix !
Toutefois, les situations peuvent être tout à fait différentes selon les pays de destination. Si la France a enregistré une baisse en valeur (42 %) et une hausse en volume (26 %) de ses exportations aux Etats-Unis, c´est le contraire au Royaume-Uni, où les livraisons tricolores ont progressé en valeur (6 %) et diminué en volume (12 %). En Belgique, les ventes de l´Hexagone ont explosé tant en valeur (68 %) qu´en volume (58 %), alors qu´en Chine elles ont subi un fort recul général (respectivement de 60 et 58 %).
L´évolution des performances françaises doit être suivie de près. L´enjeu économique est, en effet, considérable : près de 4,5 milliards de litres de vodka sont commercialisés tous les ans, ce qui représente 23 % de la consommation mondiale de spiritueux. Dans ces conditions, on comprend mieux la lutte qui vient d´opposer la Pologne, les pays scandinaves et baltes, qui sont les grandes nations productrices (70 % du total) et consommatrices (64 %) en Europe, aux autres Etats membres de l´Union européenne. Une définition large de la production de la vodka vient d´être décidée, contre l´avis des Polonais ou des Finlandais, fervents défenseurs des méthodes traditionnelles à partir uniquement de céréales, de mélasse de betterave ou de pommes de terre.
Pour éviter que de nombreux producteurs soient exclus de l´appellation, il a été décidé que les produits de la fermentation et de la distillation de pommes ou de raisins pourront être également désignés comme vodka. Il faudra, toutefois, que l´étiquetage mentionne les matières premières utilisées. « Ce compromis pragmatique », selon Mariann Fischer Boel, la commissaire européenne à l´Agriculture, doit permettre à fois « aux producteurs de poursuivre leurs activités » et de rendre « les choses plus claires pour les consommateurs ».
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