L’horizon s’éclaircit pour le vignoble gascon. Les sorties de chai, impactées par la crise du Covid-19, se redressent et gagnent en intensité au fil des mois. À l’export, on assiste à un retour progressif à la normale, comme en Allemagne, au Canada ou aux États-Unis. Sur certains marchés, comme l’Europe de l’Est ou la grande distribution en France, les résultats dépassent ceux des années d’avant-crise.
« Dans le contexte qui est celui de la crise du Covid-19 et de ses conséquences économiques, notre dénomination a fait plus que résister. Sur les derniers mois, le rebond s’accélère à l’export tandis qu’on n’a jamais fléchi en France. En grande distribution, nous sommes depuis deux ans sur des croissances à deux chiffres : c’est exceptionnel. On a réussi à toucher de nouveaux consommateurs et ces nouveaux consommateurs nous sont restés fidèles », commente Alain Desprats, directeur du Syndicat des Vins Côtes de Gascogne.
À l’export, les résultats de la campagne 2020-2021 (septembre 2020-août 2021) dans le vignoble de Gascogne traduisent un repli par rapport à la campagne 2019-2020, dont les deux tiers sont toutefois antérieurs à la crise du Covid-19. La baisse est ainsi de 11,0 % en volume et de 9,2 % en valeur.
L’Allemagne : premier pays à l’export presque à l’équilibre
Les chiffres mensuels, qui montrent un net rebond des exportations depuis le printemps, laissent cependant entrevoir une amélioration rapide.
Ainsi, à l’arrivée, certains pays sont presque à l’équilibre. C’est par exemple le cas du premier marché à l’export : l’Allemagne (- 2,6 % en volume et – 1,7 % en valeur). C’est aussi le cas du Canada, le quatrième marché à l’export (- 0,7 % en volume mais + 1,6 % en valeur).
Au sein du Top 10, d’autres sont même en progression comme les États-Unis (+ 8,3 % en volume et + 3,4 % en valeur) ou le Danemark (+ 7,3 % en volume et + 8,4 % en valeur), de même que la quasi-totalité des nouveaux marchés de l’Europe de l’Est dont les résultats sont supérieurs à ceux des années d’avant-crise.
La principale baisse, qui pèse sur le bilan global, concerne en fait le marché britannique, en repli de 39,6 % en volume et de 36,3 % en valeur : aux conséquences de la crise du Covid-19 s’ajoutent en effet celles du Brexit, qui a fortement ralenti les flux.
Dernier point, plutôt positif dans un contexte tendu : la revalorisation des prix. En effet, le prix moyen par col a progressé dans six pays du Top 10, qu’il s’agisse de marchés historiques (Allemagne, Royaume-Uni, Suède, Danemark) ou de marchés émergeants (Canada, Pologne). Tous pays confondus, il a grimpé de 2,1 %.
De bons résultats engrangés dans la grande distribution
Sur le marché domestique, la dénomination se démarque positivement. Dans un marché pourtant atone, les ventes se sont emballées en grande distribution avec une hausse de 12,6 % en volume et de 19,2 % en valeur (sur 12 mois glissants à fin septembre).
Conséquence, la part de la grande distribution atteint un record de 12 % dans les circuits de l’IGP Côtes de Gascogne, contribuant à rééquilibrer les marchés en faveur du marché français. Les sorties de chai, historiquement dominées par l’export, tendent ainsi à se répartir en deux moitiés à peu près égales.
Dans le détail, la hausse en grande distribution concerne toutes les catégories de vin :
• blancs secs (70 % des blancs) + 8,7 % en volume, + 14,2 % en valeur
• blancs moelleux (30 % des blancs) : + 23,2 % en volume, + 26,5 % en valeur
• rouges : + 0,0 % en volume, + 8,4 % en valeur
• rosés : + 2,2 % en volume, + 8,7 % en valeur
Structurellement, les vins de l’IGP Côtes de Gascogne tendent enfin à bénéficier de l’augmentation en valeur absolue et en valeur relative de la consommation de vin blanc, une catégorie qui représente plus de 80 % des volumes produits en Côtes de Gascogne. Au-delà de la grande distribution, c’est sur tout le marché français que l’IGP Côtes de Gascogne est performant. Le circuit traditionnel, réunissant le secteur Cafés, Hôtels, Restaurants (CHR) et les cavistes, reste d’ailleurs le premier circuit pour les vignerons français.
E.S.