« Le chiffre de 160 milliards d’euros cité par certains comme une estimation des coûts d’ajustement qui seraient engagés par l’Ukraine n’est pas crédible et disproportionné », a indiqué Stefan Füle, le commissaire européen à l’Elargissement, aux hommes d’affaires réunis par le Business Forum du partenariat oriental, organisé à Vilnius en marge du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement (28-29 novembre).
Il évoquait pour les démentir -sans doute bien trop tard-les chiffres avancés par le patronat ukrainien sur le coût – pour leur pays – d’un accord d’association comprenant une zone de libre-échange. Alors que le refus des autorités ukrainiennes de conclure l’accord d’association avec l’UE continue à enflammer les rues de Kiev, Bruxelles tente ainsi de rallier à cette cause le patronat ukrainien, tout aussi tétanisé à l’idée de fâcher Moscou que la présidence du pays.
Reconnaissant les besoins « énormes d’investissement » de l’économie ukrainienne, il a averti que les principaux coûts étaient ceux de « l’inaction mettant en danger l’avenir et la santé du pays ». Bien conscient de la réticence du monde des affaires à signer un accord avec l’UE, qui risquerait de leur fermer les portes du marché russe, Stefan Füle a néanmoins rappelé que « celles de l’UE restaient ouvertes ». « Nous ne devons pas renoncer face aux pressions extérieures, même de la Russie », a ensuite souligné Herman Van Rompuy précisant que le sujet serait abordé lors du sommet UE-Russie prévu fin janvier 2014.