« Nous sommes prêts à aller devant l’OMC, je pense que nous avons un dossier très fort », a déclaré le commissaire européen au Commerce Karel De Gucht, le 27 mars, relayant l’exaspération d’un secteur européen qui perd chaque jour quelque 4 millions d’euros, depuis que la Russie a étendu à toute l’UE son embargo sur le porc, après la découverte d’un foyer de fièvre porcine africaine en Lituanie.
L’UE a soulevé la question lors d’une réunion les 25 et 26 mars du comité de l’OMC sur les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), ouvrant la voie à une demande de consultations avec la Russie, première étape formelle de la procédure de règlement des différends à l’OMC. Devant l’absence d’avancées dans ses négociations avec les autorités russes, la Commission européenne, qui se montrait plutôt réticente à l’idée de porter ce dossier à l’OMC, semble avoir révisé sa position.
L’exécutif européen réclame depuis le début de l’affaire que seules les exportations des régions identifiées comme touchées soient suspendues, conformément au principe de régionalisation prévu dans les règles SPS de l’OMC. La Russie affirme réagir à la découverte de cas de fièvre porcine en Lituanie et en Pologne. Une affirmation vivement contestée par Karel De Gucht : « si de rares cas ont été signalés dans des zones limitrophes, c’est parce que cette maladie est en Russie ».
Kattalin Landaburu, à Bruxelles