Les manoeuvres de Martin Schulz, président (S&D) du Parlement européen cette semaine, pour obtenir une majorité confortable en faveur de la résolution sur le projet de Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement(TTPI, en anglais TTIP/Transatlantic Trade and Investment Partnership)* ont provoqué la colère des partis à gauche de l’hémicycle, en particulier des Verts ouvertement opposés à l’inclusion du système de réglement des différents investisseurs/Etats ( ISDS/Investor State Dispute Settlement) dans ces négociations.
« Martin Schulz a réussi sa manipulation. En juin, il avait reporté le vote de la résolution sur le TTIP de peur de voir la contestation au sein de son propre camp faire échouer les accords de « grande coalition » (…). Ce délai lui a permis de retourner les délégations allemande et espagnole du groupe social-démocrate et d’obtenir une majorité pro-ISDS », déplorait Yannick Jadot (France, les Verts), vice-président de la Commission commerce international (INTA) au PE.
La formulation relative à la clause ISDS – qui aurait finalement permis un compromis gauche/droite – aurait, selon une autre source contactée par la Lettre confidentielle, été rédigée directement par les proches collaborateurs d’Angela Merkel à Berlin et « ré-introduite au Parlement via Martin Schulz ». Pour rallier les derniers indécis au sein de son propre groupe et obtenir une majorité confortable, le président du PE aurait également convaincu le PPE d’accepter de rouvrir le CETA (Canada EU Trade Agreement), l’accord de libre-échange UE/Canada, afin de modifier les clauses ISDS actuellement inclues dans ce pacte commercial. « Nous allons travailler dans cette direction et nous battre pour une révision de l’accord. Nous devons être cohérents avec notre propre position », a indiqué Gianni Pitella, le président du S&D au PE.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Lire dans la Lettre d’aujourd’hui : UE/États-Unis : compromis de dernière minute entre la gauche et les conservateurs sur le TTIP