Alors que les Russes usent sans aucune retenue l’arme des prix du gaz – deux augmentations successives ont fait grimper de 80 % les prix du gaz livrés à l’Ukraine début avril – Bruxelles et Washington cherchent à réduire la dépendance énergétique de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie. Ce fut l’un des sujets prioritaires du cinquième conseil énergie UE/États-Unis du 2 avril, à l’issu duquel la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, et le secrétaire d’État américain, John Kerry, ont convenu de renforcer la coopération énergétique transatlantique.
L’UE et les États-Unis veulent empêcher l’utilisation de l’énergie comme « arme politique » et « instrument d’agression », a prévenu le chef de la diplomatie américaine, à l’issue de la réunion. « Aucun pays ne devrait utiliser l’énergie pour s’opposer aux aspirations des peuples », a-t-il insisté. La veille de cette rencontre, mardi 1er avril, le gazier public russe Gazprom avait en effet décidé d’augmenter de plus d’un tiers le prix des fournitures de gaz à l’Ukraine, cette augmentation ayant été suivie d’une autre quelques jours plus tard.
Soutien transatlantique à l’Ukraine, mais pas seulement : les États-Unis vont aussi prêter main forte aux efforts de diversification entrepris par l’UE pour réduire sa propre dépendance énergétique à l’égard de la Russie.
Dans ce contexte, Européens et Américains ont salué la perspective de possibles exportations vers le marché européen de GNL américain, boosté par la révolution du gaz de schiste. Enfin, les partenaires transatlantiques ont réaffirmé l’importance du corridor gazier sud pour acheminer le gaz d’Asie centrale vers l’Europe et appelé à la construction d’un oléoduc évolutif qui maintienne les options ouvertes pour des fournitures autres que celles de l’Azerbaïdjan.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles