Après deux hommes, Alain Bentéjac, président d’Artelia (ingénierie), et Alain Spanier, secrétaire général du Comité national des Conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF), c’est au tour d’une femme, Jacky Deromédi, PDG et fondatrice de la société Aprim Interior Design, de se porter candidate à la succession de Bruno Durieux à la présidence du CNCCEF.
Dans un message vidéo dont la Lettre confidentielle s’est procurée une copie, la présidente de la section Singapour
des CCEF y affirme sa volonté de « partager le pouvoir », donc « les responsabilités ». Une candidature que les deux autres prétendants devront prendre au sérieux, car, Jacky Deromédi est d’ores et déjà supportée par deux autres administrateurs : Marie-Danielle Bahisson, vice-présidente du CNCCEF et présidente du Comité Nice Côte d’Azur, et Paul Bensabat, qui préside le Comité Amérique du Nord.
La candidature de Jacky Deromédi, installée depuis 25 ans en Asie et responsable de cette région au bureau exécutif des CCEF, est une surprise. En effet, il y a moins d’un an, à l’occasion d’un dossier du Moci intitulé «Singapour, un hub pour l’Asie » (n° 1942 du 30 mai 2013), la patronne de la section à Singapour avait assuré qu’elle ne briguerait pas la succession de l’ancien ministre du Commerce extérieur Bruno Durieux. Certains CCEF interrogés par la LC estiment que depuis, Marie-Danielle Bahisson a su la persuader de se présenter. Les deux femmes se seraient accordées pour partager les responsabilités, Jacky Deromédi comme présidente demeurant à Singapour, et Marie-Danielle Bahisson, en toute
logique, restant vice-présidente pour assurer le relais en France. Un « ticket » qui parait en ligne avec certains propos tenus par la représentante de la section à Singapour dans son message vidéo. Elle y annonce, d’abord, son opposition « aux quotas de femmes », puis souhaite que les femmes puissent « s’exprimer de la même manière que les hommes ».
Dans la déclaration de candidature que l’intéressée vient d’officialiser, Jacky Deromédi précise qu’elle passe un tiers de son temps en France, où la société de promotion immobilière Deromedi SA a construit plus de 100 000 appartements. Se présentant comme « une femme de devoir » et « de consensus » n’aimant pas « les querelles de clochers », elle se présente aussi comme « une excellente coordinatrice », dotée d’une « autorité naturelle ». Parmi
les intentions affichées par la candidate, figure une proposition qui doit retenir l’attention des chefs d’entreprises, notamment de PME : la création d’une « fiche formatée selon un modèle unique » de chaque CCEF dans le monde, l’ensemble des fiches devant être « relié à un moteur de recherche complet user-friendly du type Google Search ». Une autre proposition est le « recensement des Best Pratices dans le monde et en France » sous forme de cas d’étude « afin de souligner les succès et d’encourager les PME et ETI qui vont de l’avant ».
C’est en juin prochain que le successeur de Bruno Durieux sera connu. D’après les statuts de l’organisation, les votants sont les administrateurs, l’assemblée générale ne faisant qu’entériner ensuite le choix du Conseil d’administration. Alain Bentéjac, co-auteur avec Jacques Desponts d’un rapport sur l’évaluation du dispositif de soutien commerce extérieur français commandé par le Nicole Bricq, ex-ministre du Commerce extérieur, fin 2013, et Jacky Deromédi, seraient les mieux placés. Certains pensent, d’ailleurs, qu’Alain Spanier devrait se désister en faveur de l’un de ses concurrents.
François Pargny