Parmi les initiatives concrètes lancées lors du dernier One Forest Summit, tenu à Libreville, au Gabon, le 1er mars, en présence du président Macron, sur les enjeux de la gestion durable des forêts tropicales et de leur biodiversité, plusieurs, dont certaines déjà annoncées lors de la COP 27 ont été précisées, retiennent l’attention et devraient être suivies de près par les entreprises opérant dans les secteurs concernés.
Citée dans le « Plan de Libreville », document de synthèse de 8 pages publié par l’Elysée*, citons d’abord l’initiative 10by30 lancée par des entreprises lors du « One Forest Business Forum » organisé en parallèle au Sommet officiel. Cette initiative privée vise à créer 10 millions d’emplois dans les activités et chaînes de valeur liées à la gestion durable des forêts d’ici 2030.
Dans ce cadre, plusieurs investisseurs et entreprises ont fait des annonces de projets concrets dont Southbridge et Eurazeo, Eramet et sa filiale gabonaise Comilog, le pôle de compétitivité français Cosmetics Valley (500 000 euros pour l’étude de la Cosmétopée forestière du bassin du Congo), Arise et Okala, le négociant Touton et deux startups dont Inarix (sur la traçabilité du cacao et du café) et NetZero (pyrolyse de la biomasse tropicale).
Citons encore un projet Rougier / Flying Whale pour étudier les applications possibles de sa technologie de ballon dirigeable à la forêt tropicale et un autre Flying Whale / GSEZ (Gabon Special Economic Zone) pour un projet d’implantation locale. Valgo a pour sa part présenté un projet de réhabilitation de la décharge de Mindoubé, au Gabon.
Par ailleurs, le Gabon, la France et le Canada ont lancé une plateforme intergouvernementale sur l’utilisation durable du bois et des matériaux biosourcés dans la construction. Elle vise à remplacer le béton et le ciment dans la construction, notamment des villes africaines. Outre les trois pays cités, six autres pays ont rejoint cette coalition dont le Cambodge, la Côte d’Ivoire, le Congo, l’Ouganda, le Royaume-Uni et la Zambie.
Ces initiatives devraient contribuer à en nourrir une autre : le projet « Partenariat de conservation positive (PCP) » lancé par la France lors de la COP 27, et précisé lors du One Forest Summit. Il a été doté d’une première enveloppe de 100 millions d’euros destinée à alimenter un mécanisme de rémunération des pays forestiers exemplaires via des « certificats biodiversité ». L’idée est de permettre aux pays qui favorisent et s’impliquent dans une gestion durable de leurs ressources forestière à travers la mise en œuvre de projets concrets, d’être rémunérés en retour via ces certificats.
Dans la même logique, un plan de travail a par ailleurs été lancé lors du Sommet pour « accélérer la structuration d’un marché de crédits carbone à très haute qualité environnementale et sociale » en s’appuyant sur les recommandations d’un groupe d’experts du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Ce groupe de travail regroupe des représentants d’Etats, d’investisseurs, de certificateurs et d’ONG.
Autant de projets qui prennent toute leur valeur dans le contexte d’une refonte du marché carbone en Europe et de l’augmentation inéluctable des prix de la tonne de CO2.
C.G
Le « Plan de Libreville » est téléchargeable ci-après