« Même en rêve, je n’aurais jamais pu imaginer ce qu’a déclaré l’ambassadeur de France », a confié à la Lettre confidentielle un homme d’affaires français visiblement « bluffé » par l’intervention décomplexée de l’ambassadeur de France au Nigeria, Jacques Champagne de Labriolle, le 29 novembre à Lagos, lors de la remise du premier des deux « Trophées France Nigeria » dans le cadre d’une initiative conjointe d’OC&C Strategy Consultants, de la Chambre de Commerce et d’Industrie Paris Ile-de-France et de la Chambre de commerce et d’industrie franco-nigériane.
A la surprise des participants, ce diplomate, réputé bon connaisseur de l’Afrique (chargé de mission puis conseiller technique pour les questions africaines à l’Elysée de 2002 à 2007, puis ambassadeur en Tanzanie en 2077-2011), a fait un discours « très offensif au niveau économique, se situant pleinement dans la ligne de la diplomatie économique de Laurent Fabius », confirme un autre participant, qui évoque « des entrepreneurs français agréablement surpris et ravis ». Le trophée remis à Lagos, dans la catégorie « Partenariat », avait été attribué au groupe LVMH. L’ambassadeur de France aurait souligné sans complexe, lors de la cérémonie, l’importance des grands groupes comme « vecteurs » de l’exportation et de la présence française au Nigeria.
De fait, lors de la remise du deuxième trophée (« Entreprise »), à Paris cette fois, le 6 décembre dernier, les deux tables-rondes animées par le Moci, ont mis en évidence les percées surprenantes des groupes français. Ainsi, Lafarge, qui a reçu le trophée « Entreprise », a réussi à se développer au Nigeria face au géant local du ciment Dangote, en misant sur la variété de l’offre, l’innovation et la formation des ressources humaines. Autre exemple surprenant, celui d’un des nominés pour ce deuxième trophée, Alcatel-Lucent, troisième fournisseur d’infrastructures de télécommunications face aux Chinois omniprésents.
Daniel Solano