A
l’occasion du 51ème salon Nautic international de Paris, qui se
tient du 2 au 11 décembre à la porte de Versailles, la Fédération des
industries nautiques (FIN) a fait un bilan de son activité cette année. Selon
ce syndicat, qui rassemble 600 acteurs de la filière nautique française, la
saison septembre 2010-août 2011
a été un bon cru. En effet, le chiffre d’affaire total
des 901,465 millions d’euros (54 548 unités produites) a progressé de 11%.
La FIN observe que c’est l’export qui a servi de
moteur : il a représenté 67% du chiffre d’affaires et il est en progression
(septembre 2009-août 2010 : 63,2%).
Par catégorie, le chiffre d’affaires s’est réparti entre les voiliers (61,11%),
dont les voiliers habitables (60% du total), les bateaux à moteurs (37,30%), et
les divers bateaux de plaisance (1,58%). Ce sont clairement les voiliers
habitables qui ont été le moteur export du secteur (74% du CA total), loin
devant les bateaux à moteur (56%). Selon le Baromètre 2011 de l’économie
maritime, publié par PWC, le nautisme a dégagé un solde commercial positif en
2010 (67 millions d’euros), mais en nette baisse par rapport à 2009 (231
millions) et 2008 (541 millions). Celui de cette année devrait donc être meilleur.
Le contexte a été favorable : le nautisme français a bénéficié de la baisse de concurrence des
Italiens (premiers mondiaux, mais trop spécialisés sur les bateaux de grande
plaisance) et des Américains (deuxièmes mondiaux, qui souffrent de la crise
économique). Sur les bateaux de moins de 24 mètres, les Français
occupent 10% du marché mondial.
Mais le nautisme français, qui venait juste de
sortir la tête de l’eau cette année, devrait souffrir en 2012 en raison de sa
grande dépendance au marché européen, sauf s’il parvient à redoubler de dynamisme au grand export. Ainsi, si on examine les résultats annuels
(janvier 2010-février 2011) du groupe Bénéteau, numéro un
mondial des constructeurs de voiliers, la France a représenté 17%, et l’autre Europe 43%.
Les Etats-Unis étant à 15% et le reste du monde à 25%. Or, la FIN observe déjà que la crise
économique grandissante en Europe bloque des intentions d’achat dans cette zone.
Dès lors, c’est sur le grand export que vont porter les efforts commerciaux des
constructeurs français.
L’Amérique du Sud, les pays de la CEI, et la Chine, où les nouveaux
riches découvrent le nautisme et voient la détention d’un bateau de luxe comme
un signe de réussite sociale, sont autant de cibles. D’ailleurs, Bénéteau vient d’ouvrir une usine au Brésil car les marchés
du cône sud-américain sont protégés par d’importantes barrières douanières.
Dans ce contexte, la FIN s’est associée à Ubifrance
pour monter neuf participations françaises en 2012 à des salons étrangers, dont les deux tiers hors Europe. A côté
des traditionnels pays voisins (Allemagne, Monaco, Pays-Bas), les autres
marchés visés sont la Turquie,
l’Inde, la Chine,
les Emirats Arabes Unis, la
Russie, la
Chine, et le Brésil. Autant de relais de croissance pour les
Bénéteau, Rodriguez Group (qui vient de passer un an en procédure de
sauvegarde), Zodiac, Couach (repris par des industriels français à la barbe des Chinois), et la foule de PME que compte le nautisme «Made in France».
Jean-François Tournoud
Pour prolonger :
–
la Fédération
des industries nautiques (FIN) :
http://www.france-nautic.com/frameset.asp?langue=fr
–
Nautic, le salon nautique international de Paris :
http://www.salonnautiqueparis.com
–
la FIN et
Ubifrance ont prévu de participer à des salons dans 9 pays en 2012 :
http://www.france-nautic.com/fichiers/Programme%20export%202012.pdf
–
Baromètre 2011 de l’économie maritime, publié par PWC :
–
la fiche pays Chine du Moci :