La Commission européenne et le gouvernement néo-zélandais ont paraphé le 9 juillet un accord de libre-échange qui devrait augmenter de 30 % les échanges commerciaux entre les deux blocs dans les 10 prochaines années. Il comporte pour la première fois un chapitre dédié au développement durable.
L’Union européenne (UE) approfondit son engagement dans la région indo-pacifique, une région actuellement en plein essor, avec cet accord de libre-échange qui permettra aux entreprises de diminuer leurs droits de douane de quelque 140 millions d’euros par an. La levée de ces barrières tarifaires, l’amélioration de l’accès aux marchés publics et aux marché des services néo-zélandais (finances, télécommunications…), mais aussi l’alignement des règles de propriété intellectuelle sur les normes européennes devrait créer des opportunités pour les PME et ETI tricolores.
Côté néo-zélandais, cet accord commercial, attendu de longue date, offrira de nouveaux débouchés aux entreprises locales dont 30 % des exportations partent en direction de la Chine.
Respect des IGP et contingents tarifaires pour certains produits agricoles
Dans le secteur agroalimentaire, sujet particulièrement sensible entre Néo-Zélandais et Européens, les droits de douane seront éliminés dès le premier jour pour les principales exportations de l’UE, telles que la viande de porc, le vin et le vin mousseux, le chocolat, les sucreries et les biscuits.
Les agriculteurs de l’UE bénéficieront d’avantages allant au-delà des réductions tarifaires. L’accord protégera ainsi la liste complète des appellations de vins et spiritueux de l’UE tels que le Prosecco, la vodka polonaise, la Rioja, le Champagne et le Tokaj. En outre, 163 indications géographiques protégées (IGP), telles que les fromages Asiago, Feta, Comté ou Queso Manchego, le jambon Istarski pršut, le massepain Lübecker et les olives Elia Kalamatas, seront protégés en Nouvelle-Zélande.
L’accord tient compte des intérêts des producteurs européens de produits agricoles sensibles : plusieurs produits laitiers, la viande bovine et ovine, l’éthanol et le maïs doux. Pour ces secteurs, il n’y aura pas de libéralisation des échanges. Au contraire, l’accord n’autorisera les importations à droits nuls ou réduits en provenance de Nouvelle-Zélande que dans des quantités limitées, par le biais de « contingents tarifaires ».
Le 1er accord intégrant la nouvelle approche développement durable
En outre, cet accord est le premier à intégrer la nouvelle approche de l’UE en matière de commerce et de développement durable.
Il inclut en effet un chapitre dédié aux systèmes alimentaires durables, un article consacré au commerce et à l’égalité des sexes et une disposition spécifique sur le commerce et la réforme des subventions aux combustibles fossiles.
L’accord libéralise également les échanges de biens et services environnementaux dès son entrée en vigueur.
Prochaines étapes : le texte va maintenant être transmis au Parlement européen pour approbation. Après l’approbation du Parlement, le Conseil pourra adopter la décision sur la conclusion, et une fois que la Nouvelle-Zélande aura notifié qu’elle a également achevé sa procédure de ratification, l’accord pourra entrer en vigueur.
S.C.