L’inflation des taux de fret maritime a un impact non négligeable sur l’économie française selon une note de Denis Ferrand, directeur de Rexecode, publiée le 26 octobre sur le site de l’Institut : 0,1 % du PIB en 2021, pas moins, qui s’ajoute à “une kyrielle de hausse des prix”.
Le contexte est à présent bien connu des exportateurs et des importateurs français : l’engorgement des ports chinois et américains qui a suivi la première levée des restrictions sanitaires au printemps 2020 ainsi que la pénurie de conteneurs qui a suivi, ont entraîné une explosion des taux de fret maritime : s’il restait stable jusqu’à la fin de l’année, précise la note, l’indice Harpex serait multiplié par 4,1 (à 4000 dollars) par rapport à son niveau moyen de 2019 et l’indice SCFI, qui porte sur les liaisons maritimes depuis et vers la Chine, serait multiplié par 4,6 (4500 dollars).
Sur le marché spot, qui représente environ 20 % du trafic pour le marché français, on a même vu des conteneurs se négocier à 15 000 dollars.
La situation n’est pas homogène pour tous les types de marchandise. Selon la note de Rexecode, le taux de fret maritime pour les tankers qui acheminent du pétrole brut ont au contraire baissé : ils sont inférieurs de 26 % et de 16 % respectivement pour le pétrole brut et les produits raffinés à leur niveau de 2019.
Pour estimer l’impact sur le PIB français de cette explosion des coûts du transport, Rexecode s’est basé sur les estimations faites en 2019 par l’Isemar (Institut supérieur d’économie maritime) concernant le nombre de conteneurs nécessaires aux importations de la France et leur coût à l’époque : 1,3 million en provenance d’Asie en 2019, sur un total de 2 millions arrivés en France cette année là.
A l’époque, le tarif était à 800 dollars (USD) – un montant qui fait rêver aujourd’hui- par conteneur, soit un total de plus de 1 milliard USD (Md USD). En appliquant le facteur 4,6, on arrive donc au chiffre de 4,8 Md USD, soit un coût global supplémentaire de 3,8 Md USD, représentant 0,1 % du PIB…
Une chose est certaine, cette explosion des coûts du transport international, qui s’accompagne d’une dégradation du service (retards, suppressions d’escales…) a propulsé le transport comme un élément stratégique dans l’organisation et la compétitivité des supply chain internationales. Et pour l’heure, il contribue à dégrader la compétitivité prix des entreprises françaises. Seule consolation : le phénomène étant mondial, elles ne sont pas les seules à subir ces chocs externes.
C.G
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