La probabilité que l´Angleterre rejoigne bientôt la zone euro est « très élevée », a déclaré le 2 février, Joaquin Almunia. Cette réflexion du commissaire européen chargé des questions monétaires n´est pas passé inaperçue dans les médias européens (sauf au Royaume-Uni curieusement). Elle est venue alimenter le débat sur l´intégration du pays à la zone euro. Cette « question taboue et très politique (…) commence à refaire surface», remarquait L´Expansion le 30 janvier. Et pour cause : « la livre, qui semblait depuis la création de l’euro il y a dix ans une indéboulonnable monnaie forte, a perdu 25% de sa valeur l’an dernier, jusqu’à frôler la parité avec la monnaie unique », soulignait l´hebdomadaire français.
Voilà une bonne leçon pour l´Angleterre, « pays qui pensait vivre de son secteur financier et qui se moquait des économies industrielles comme l´Allemagne », notait le 25 janvier un éditorialiste du quotidien espagnol, El País. Même sur l´île, les voix en faveur de l´euro reprennent du poil de la bête. Nick Clegg, le leader du parti Liberal démocrate, martelait, le 20 janvier dans le Financial Times, qu´adopter « une devise de réserve majeure » permettrait de stabiliser l´économie britannique.
Reste que la majorité des Anglais refuse d´abandonner la livre. D´après les résultats d´un sondage publiés par le Guardian le 2 janvier, 71% des Britanniques sont contre l´adoption de l´euro.
Marine Aubonnet