Malgré de fortes disparités selon les secteurs, les PME hexagonales et transalpines ont plutôt bien résisté à la crise, selon une étude publiée aujourd´hui par l´assureur-crédit Euler Hermes.
C´est une information inattendue qui ouvre l´étude d´Euler Hermes. L´assureur-crédit, qui a fondé son étude sur l´analyse des liasses fiscales de 700 000 entreprises françaises et 250 000 italiennes, affirme en effet que l´augmentation de la rentabilité d´exploitation dans l´industrie (soit le résultat brut d´exploitation rapporté au chiffre d´affaires) a atteint en 2009 3,4 % en France et 2,2 % en Italie, dans un contexte de forte baisse de la demande. Selon Karine Berger, chef économiste d´Euler Hermes, « la capacité de résistance dans la compétition mondiale des entreprises européennes s´avère bien plus convaincante que ce que beaucoup pensent ».
Dans de nombreux secteurs, en France comme en Italie, c´est l´emploi intérimaire qui a joué le rôle de variable d´ajustement afin d´éviter la baisse de la rentabilité économique. Pour rappel, les effectifs intérimaires atteignaient 43 000 personnes au premier trimestre 2008 et seulement 15 000 au premier trimestre 2009. Dans la chimie par exemple (un secteur qui a bien résisté avec une rentabilité économique en hausse de 3,7 % en France et de 5,2 % en Italie), les effectifs ont baissé en 2009 de 8 % en France et de 2 % en Italie.
Les secteurs ayant le mieux résisté à la crise sont la pharmacie, avec une rentabilité économique de 12,6 % en France et de 8,3 % en Italie, ainsi que l´agroalimentaire ( 4,2 % et 4,1 %). Viennent ensuite les secteurs qualifiés de « résistants » par Euler Hermes : la chimie et la construction (+ 4,4 % en France et + 4,6 % en Italie). En revanche, les sous-traitants automobiles, les acteurs de la filière bois et papier, les fabricants de machines et d´équipements ont beaucoup moins bien résisté.
Malgré ces bonnes nouvelles, cette rentabilité accrue n´a pas permis de relancer les embauches. Et selon Karine Berger, « la maîtrise des coûts restera une priorité en 2011 ».
Sophie Creusillet