12 janvier 2010, 16 heures 53, Haïti est ravagé par un tremblement de terre qui laisse les institutions et l´économie du pays, le plus pauvre de toute l´Amérique, exsangues. Le chantier de reconstruction est gigantesque et, dans la foulée, la communauté internationale se mobilise en promettant près de 10 milliards de dollars (7,8 milliards d´euros).
La reconstruction dégage un certain nombre d´opportunités pour les entreprises françaises dans ce qui représente le plus grand marché des Caraïbes (près de 20 millions de personnes) si on ajoute à Haïti sa voisine, la République Dominicaine. Dans cette perspective, le Medef international a organisé le 5 mai 2010 une réunion dans ses locaux en présence de Didier Lebret, ambassadeur de France à Haïti, de chefs d´entreprises français et haïtiens, ainsi que de représentants des bailleurs de fonds.
Le Plan stratégique pour la refondation d´Haïti a ainsi été présenté. Il pose les objectifs de la reconstruction et notamment de cinq secteurs jugés prioritaires : l´agriculture, l´élevage, le tourisme, le textile et l´habillement et le logement et l´aménagement urbain. L´agriculture fait vivre 65 % des Haïtiens et demeure un secteur vital qui souffre paradoxalement de l´aide internationale.
Concernant le tourisme, Haïti ne manque pas d´atouts pour devenir une étape incontournable pour les voyageurs : près de 3000 kilomètres de plages vierges de tout développement, la citadelle de Ferrière, la plus grande des Caraïbes, et une culture riche de peintres et d´écrivains. Ce secteur est également une source de création d´emplois. Ainsi selon Grégory Brandt, président de la Chambre franco-haïtienne de commerce et d´industrie (CFHCI) lorsqu´on loue une chambre d´hôtel, ce n´est pas moins de sept haïtiens qui sont employés.
Concernant le textile, des lois spécifiques permettent à la production haïtienne de s´exporter vers les Etats-Unis et l´Union européenne sans payer de taxe. Enfin le secteur de la construction est essentiel à plus d´un titre. Tout d´abord, le besoin d´infrastructures (aéroports, ports et routes) est criant et, suite au séisme du 12 janvier, on estime à 500 000 le nombre de logements à construire.
L´assistance a également pu découvrir le témoignage de plusieurs entrepreneurs français qui ont tenté leur chance à Haïti. Ainsi François-Marie Perrot président de Lysa Group, un opérateur d´eau potable et d´assainissement dans les pays en voie de développement, a délivré de nombreux conseils, notamment il préconise de faire confiance aux compétences des Haïtiens et d´éviter les écueils des solutions pré-pensées qui ne prennent pas en compte la réalité du terrain. La faculté d´adaptation est son leitmotiv. Ainsi il affirme qu´il « faut avoir envie d´inventer et avoir envie de se battre ». Pour clore cette réunion, un protocole d´accord a été signé entre le Medef International et le Forum économique du secteur privé (FESP) haïtien, l´organisme qui unifie, depuis juillet 2009, les multiples associations représentant le secteur privé du pays.
Samuel Delziani