Un jour avant la signature formelle de l’ALE (accord de libre-échange) entre l’UE et la Corée du Sud, le 6 octobre, le Japon a fait part de sa volonté d’entamer « au plus vite » des négociations avec l’UE en vue d’aboutir à un accord similaire, rapporte notre lettre confidentielle hebdomadaire Bruxelles Moci news parue le 7 octobre. La question a été discutée lors d’un entretien entre José Manuel Barroso et le Premier ministre japonais, Naoto Kan, en marge du forum Asie-Europe (Asem) qui a réuni 46 pays pendant deux jours à Bruxelles. Si le calendrier n’a pas encore été arrêté, Tokyo souhaiterait profiter du prochain sommet UE/Japon, au printemps 2011, pour s’entendre sur le début des négociations.
Cette volonté d’accélérer le processus est bien sûr liée à la conclusion d’un accord sans précédent entre l’UE et la Corée du Sud. Grand concurrent des Japonais dans le secteur automobile, les Sud-Coréens sont déjà mieux positionnés sur le marché européen. Avec deux usines en Europe (République tchèque et Slovaquie) le constructeur Hyundai et sa marque soeur Kia, par exemple, ont vu leur part de marché s’envoler respectivement de 2,6 % et de 12,4 % au premier semestre 2010. Sur cette même période Toyota perdait 12,6 % de parts de marché. La mise en oeuvre de l’ALE dès juillet 2011 devrait favoriser encore les constructeurs sud-coréens. Rappelons que l’UE a fait d’énormes concessions en permettant à Séoul le remboursement des droits de douane (duty drawback). Ce mécanisme permettra aux entreprises sud-coréennes, utilisant des composants importés -notamment de Chine-, pour fabriquer les produits qu’elles exportent, d’obtenir le remboursement des droits d’importation.