L´Afrique du Nord démontre une belle vigueur économique, à l´instar de l´Égypte, du Maroc et de la Tunisie.
Sorti en novembre, le rapport de la Banque mondiale Doing Business 2011, qui mesure la réglementation des affaires et son application effective dans 183 pays, indique que la Tunisie, en 55e rang, a progressé de trois places en un an. Ce pays du Maghreb confirme ainsi son dernier classement dans le rapport 2010 de la compétitivité, publié en septembre par le Forum économique mondial : il y a gagné huit places, se situant à la 32e place.
Un autre État d´Afrique du Nord, l´Égypte, se distingue aux côtés de la Tunisie. Il gagne cinq places au classement Doing Business pour se classer au 94e rang. Si l´Égypte a fait partie des 15 économies les plus actives en matière de réformes sur les pratiques des affaires, la Tunisie a le plus facilité le paiement des taxes et impôts en adoptant des systèmes électroniques de paiement. Elle a aussi mis à jour son système d´échanges de données informatisées sur les importations et les exportations. La Tunisie et l´Égypte ont en outre favorisé leur commerce transfrontalier en améliorant les procédures administratives au sein de douanes et les infrastructures portuaires.
Dans son bulletin du 10 septembre dernier, le FMI estimait que la croissance de la Tunisie « devrait atteindre 3,8 % en 2010, après avoir rétrogradé à 3 % en 2009 sous l´effet de la crise mondiale ». Il ajoutait que ce taux pourrait monter à 5 % en moyenne entre 2010 et 2014 si ce pays persistait dans des politiques et réformes, « destinées à la rendre plus compétitive, à développer de nouveaux marchés et à appuyer de nouvelles sources de croissance dans les secteurs qui présentent une haute valeur ajoutée ».
L´année en cours devrait aussi se révéler favorable pour le Maroc. Le pays stabiliserait à la fois son taux de croissance économique à 4,2 % et le montant de ses investissements directs étrangers (IDE) à environ 3 milliards d´euros. Le pays a gagné deux places au classement du Forum économique mondial se hissant en 75e position.
La Banque européenne d´investissement (BEI) vient d´annoncer « un soutien sans précédent aux infrastructures du Maroc », en accordant « 200 millions d´euros pour l´extension du port de Tanger Med et 220 millions pour la construction de 172 km entre la région de Casablanca et la région sud-est de Tadla-Azilal ». Comme le démontre Le Moci dans une enquête récente réalisée sur place (n° 1877 du 11 novembre 2010), « Tanger Med irrigue l´ensemble de l´économie marocaine ».
François Pargny
Le Rwanda en tête
Selon le rapport Doing Business de la Banque mondiale :
• parmi les 30 économies ayant le plus amélioré leur réglementation des affaires, un tiers se trouvent en Afrique subsaharienne ;
• parmi les dix économies ayant le plus amélioré leur climat des affaires, figurent le Cap Vert, la Zambie et, surtout, le Rwanda, à la 58e place.
Afrique subsaharienne : La reprise sera durable
Les efforts effectués en Afrique subsaharienne en matière d´économie et d´environnement des affaires commencent à porter leurs fruits. Publié en octobre, le rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques régionales pour l´Afrique subsaharienne envisage « une croissance économique de 5 % cette année et de 5,5 % en 2011 », indiquait, le 2 novembre, Abebe Sélassié, chef de la division Études régionales au département Afrique du FMI, lors de la présentation des perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne.
« L´économie africaine a été résiliente face à la crise mondiale et la reprise y a été plus rapide qu´après les crises antérieures. Elle va aussi, sans doute, être durable, au regard de l´évolution positive de ses importations et exportations », ajoutait-il.
Toutefois, conseille-t-il, le sous-continent « a intérêt à poursuivre la réorientation de ses échanges internationaux vers les pays émergents d´Asie », de façon à profiter de leur forte croissance économique. La part de ses exportations vers la Chine, notamment, est passée de « un trentième en 2005 à un sixième aujourd´hui ». Plus encore, les États d´Afrique subsaharienne doivent adopter « des politiques plus ciblées » et vendre des « produits plus sophistiqués ».
F. P.