L’immobilier d’entreprise renoue avec la croissance et retrouve son niveau d’avant crise : 1,18 milliard de dollars soit 859 milliards d’euros ont été investis dans le monde en 2013, – le volume le plus élevé depuis 2007 (1,24 milliards de dollars) – soit une hausse de 22,6 % en rythme annuel, selon l’étude Investment Atlas 2014 qui analyse les volumes investis en immobilier d’entreprise dans 62 pays du cabinet de conseil international en immobilier d’entreprise Cushman & Wakefield, publiée le 17 mars.
Et pour 2014, la cabinet de conseil en immobilier table sur une hausse de 13 % des volumes investis dans le monde. « L’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest seront les principaux moteurs de l’activité. L’activité sera plus généralement stimulée par l’amélioration des fondamentaux des marchés locatifs, la plus forte demande des investisseurs et de nouvelles sources de financement. Le marché profitera également en 2014 de la poursuite de l’élargissement des critères de recherche des investisseurs au-delà du seul segment core, après une année 2013 marquée par un regain d’intérêt pour certains marchés émergents d’Asie, des villes américaines secondaires et quelques pays d’Europe du Sud », a indiqué Olivier Gérard, président de Cushman & Wakefield France.
Hausse des volumes d’investissements de 107 % en Europe du Sud
En attendant, les principales tendances 2013 font apparaître que quelque 179,3 milliards d’euros (246,3 milliards de dollars) ont été investis dans la zone Europe Moyen-Orient Afrique (EMEA) en 2013, soit une hausse de 23 % par rapport à 2012. Cette tendance devrait se poursuivre en 2014, selon Cushman Wakefield, qui prédit une progression des volumes située entre 12 % et 13 % par rapport à l’an dernier.
L’année 2013 a notamment été marquée par le rebond de l’activité en Europe du Sud, où les volumes ont progressé de 107 % d’une année sur l’autre. Soutenus par un marché de la dette plus dynamique, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni continuent toutefois de représenter l’essentiel de l’activité. Ces trois pays affichent une hausse de 24 % sur un an et concentrent 66 % de l’ensemble des montants engagés dans la zone EMEA en 2013.
La croissance des investissement en France est à la traîne avec 15,1 milliards d’euros investis en 2013, soit une hausse de 1 % sur un an et une légère baisse de 3 % par rapport à la moyenne des dix dernières années. Si l’instabilité économique demeure, et si le segment des bureaux a pu souffrir de la dégradation du marché locatif, les commerces et les locaux industriels ont en revanche été dynamiques. Le marché français a notamment profité d’une offre plus variée, alimentée par les cessions d’acteurs soucieux de recentrer leur patrimoine ou contraints de dégager des liquidités.
De manière générale, il est à noter que l’intérêt plus marqué des acteurs opportunistes et des investisseurs non-européens a joué un rôle décisif dans le renouveau du marché européen.
Asie-Pacifique : hausse de 25 % de la valeur des investissements en 2013
En 2013, la zone Asie-Pacifique a affiché la plus forte hausse des volumes investis avec 413,9 milliards d’euros (568,6 milliards de dollars), soit une croissance de 25 % par rapport à 2012. Ce volume représente par ailleurs 48 % des montants engagés dans le globe en 2013 – « une somme qui est néanmoins à relativiser puisqu’elle est constituée à 70 % de ventes de terrains en Chine », observe l’étude.
L’amélioration du climat économique mondial et la croissance des économies nationales asiatiques devraient continuer de stimuler l’activité du marché de l’investissement en 2014. Les montants engagés dans la zone Asie-Pacifique pourraient ainsi croître de 7 à 8 % par rapport à 2013, estime le cabinet Cushman & Wakefield.
Reprise du marché de l’immobilier en Amérique du Nord
Les montants investis au 4ème trimestre 2013 en Amérique du Nord ont atteint leur plus haut niveau, sur un trimestre, depuis 2007. Toutefois, l’augmentation des volumes en 2013 n’ a pas été aussi forte qu’en Asie et en Europe et a progressé sur un an de 19 % à 261,3 milliards d’euros investis (359 milliards de dollars). Soutenus par la forte demande d’investisseurs canadiens, les États-Unis ont été le moteur de l’activité, même si celle-ci a été bridée par des prix élevés et une pénurie de produits disponibles à la vente.
En 2014, les montants investis en Amérique du Nord devraient enregistrer une nouvelle hausse de 20 % sur un an, liée à l’amélioration des fondamentaux des marchés immobiliers et à la reprise de l’économie aux États-Unis.
A l’inverse, l’Amérique latine a accusé une baisse de 13 % des volumes investis en 2013 à 4,1 milliards d’euros (5,7 milliards de dollars). Le marché a été pénalisé par le recul des investissements étrangers (- 61 % sur un an) : ceux-ci ne représentent plus que 21 % du montant total investi dans la région, un niveau au plus bas depuis trois ans.
V. A.