« En France, je viserai plus particulièrement l’industrie aéronautique », a indiqué Noorhazlina Mohamad Nor, lors d’un entretien exclusif accordé à la Lettre confidentielle, le 9 juillet, dans les locaux de Malaysian Investment Development Authority (Mida), à Kuala Lumpur.
La future représentante de Mida à Paris (à partir de septembre) a précisé qu’autour de l’implantation du groupe Airbus en Malaisie, il s’agirait pour elle de contribuer à l’avènement d’un « cluster » spécialisé dans son pays, en favorisant l’intégration de la chaîne de valeur de la production au MRO (maintenance, réparation et révision des avions). Partenaire du constructeur européen, la société malaisienne semi-étatique Composites Technology Research Malaysia (CMRT) fournit déjà 20 % des composants pour les ailerons des A320.
En France, le Centre technique des industries mécaniques (Cetim) participe à la création d’un centre d’excellence régional à Kuala Lumpur, « dont l’objectif sera de tester les matériaux », a aussi dévoilé, le 11 juillet, à la LC Milko Papazoff, délégué dans l’Asean de la Fédération des industries mécaniques (FIM). Première industrie concernée, l’aéronautique. Ce centre, qui doit bénéficier du partenariat d’Airbus et de Safran, qui ouvre une usine de production et de rénovation de freins en carbone pour la région Asie Pacifique près de l’aéroport international de Kuala Lumpur. Le centre d’excellence pourrait être implanté près du vieil aéroport de Subang, dans l’aire urbaine de la capitale, où est établi Eurocopter, ou dans la cité de Malacca, ville-carrefour des routes maritimes et site historique du segment des matériaux composites.
« L’idée, souligne Milko Papazoff, est d’accompagner Airbus et Safran, qui ont besoin pour eux et leurs sous-traitants de répondre à la demande des pays de la zone qui veulent développer leur industrie aéronautique, comme l’Indonésie, la Thaïlande, le Vietnam, les Philippines et Singapour ».
En Malaisie, ces dernières années, le façonnage et la sous-traitance, tant pour les études que pour les fabrications, se sont fortement développés. Quelque 460 aéronefs civils et militaires – avions ou hélicoptères – composent aujourd’hui la flotte malaisienne, qui devrait encore croître de 7 à 10 % dans les cinq années à venir, selon Philippe Lubrano, représentant de Rafale International. Le centre d’excellence conçu avec le Cetim devrait ouvrir d’ici la fin de l’an prochain.
François Pargny, envoyé spécial en Malaisie