L´économie espagnole est encore en récession et ne devrait en sortir qu´à la mi-2010. Mais la situation est contrastée au niveau sectoriel.?En effet, les investissements se poursuivent dans des secteurs comme la distribution, les infrastructures ferroviaires, les TIC, les services à la personne ou la santé.
Selon les prévisions de la Commission européenne, l´Espagne est le seul des grands pays européens qui sera en récession tout au long de 2009. Le PIB devrait encore baisser de 0,2 % pendant le dernier trimestre de 2009 et de 3,7 % sur l´ensemble de l´année. Cet indicateur reculerait encore de 0,3 % en 2010 selon le gouvernement espagnol.
« La récession va durer davantage en Espagne que dans le reste de l´Europe. La dureté de cette crise s´explique principalement par l´éclatement de la bulle de l´immobilier auquel est venu s´ajouter l´impact de la crise financière internationale», explique Maria Jesus Fernandez Sanchez, économiste chez Funcas, la fondation des caisses d´épargne espagnoles, consacrée aux études économiques et sociales. Elle table sur une reprise à la mi-2010 et une baisse globale du PIB de 1 % en 2010.
La principale caractéristique de cette crise est la montée spectaculaire du nombre des chômeurs : 1,8 million de plus entre les deuxièmes trimestres de 2008 et de 2009. Le taux de chômage est monté à 17,9 % contre 8,7 % à la fin de 2005. Au total, 4,1 millions d´Espagnols sont sans emploi. Résultat, la consommation devrait baisser de 4,1 % cette année et encore de 0,4 % selon les prévisions du gouvernement espagnol.
Si les entreprises subissent le contrecoup de la crise, la situation n´est cependant pas identique selon les secteurs. Le gouvernement espagnol a décidé de préserver les investissements publics dans les infrastructures routières et ferroviaires en 2010, alors que les dépenses globales de l´État baisseront de 3,9 %. Et le ministère de l´Équipement devrait faire connaître d´ici à la fin de l´année un nouveau plan d´investissements faisant appel à des financements privés.
La nécessité de réduire les coûts pousse les entreprises espagnoles à se doter de nouvelles solutions dans le domaine de la gestion, de l´optimisation industrielle et de l´externalisation logistique. Pour la première fois, les transporteurs espagnols se tournent vers le maritime, moins coûteux et plus sûr, pour exporter vers l´Europe, comme le montrent les bons taux de remplissage des lignes depuis Santander et Bilbao vers Zeebrugge ou entre l´Espagne et l´Italie. La baisse de la consommation ne doit pas masquer des évolutions structurelles importantes.
Le vieillissement démographique et l´exigence de meilleurs soins provoquent un développement des cliniques privées, des centres de retraite et des différentes modalités de services à la personne. Dans ce domaine aussi, les Espagnols sont demandeurs de solutions. Bref, la dureté de la crise et le pessimisme ambiant ne doivent pas conduire les entreprises françaises à se démobiliser mais au contraire à prendre de nouvelles positions.
Daniel Solano