Comment les PME et ETI adaptent elles leur stratégie à l’export au nouveau contexte né de l’escalade du conflit militaire en Ukraine ? Allianz Trade a posé la question à plusieurs milliers d’entre elles en Allemagne, Italie, France, Royaume-Uni lors de sa dernière enquête de conjoncture*, dégageant un « top 3 » des stratégies d’adaptation qui semble exclure le repli sur soi, y compris dans les entreprises françaises.
Selon les résultats de cette enquête présentés le 12 avril dernier, vient en tête de ce top 3 des stratégies d’adaptation, avec 43 % des répondants en moyenne, la diversification des débouchés avec le ciblage de nouveaux marchés d’exportation. Les entreprises allemandes sont les plus volontaires à cet égard, 56 % citant cette option contre un plus ou moins 40 % des Italiens, Britanniques et Français.
Numéro 2 est la recherche de nouveaux fournisseurs, citée dans une proportion identique, 44 % des répondants, dans les quatre pays européens. Enfin, en numéro 3 avec 38 % en moyenne, vient la recherche de nouveaux prestataires de services de transports, cette priorité obtenant un score proche, à un ou deux points près, dans les quatre pays.
Sont également cités, mais avec des moyennes moins fortes, le recentrage sur le marché domestique, l’augmentation des stocks, la diversification des canaux de distributions pour continuer à servir les clients en Russie et Ukraine, la couverture des risques de changes ou de prix (matières premières), la recherche de nouveaux intermédiaires financiers.
Enfin, les PME et ETI interrogées ne semblent pas vouloir baisser à la voilure concernant les investissements dans leur développement international : 44 % en moyenne disent chercher à investir davantage dans ce domaine que ce qu’elles envisageaient avant l’invasion (40,5 % disent les maintenir au même niveau), avec un pic à 50 % pour les Allemands, suivis des Français (44 %), des Britanniques (43 %) et des Italiens (40 %). Les secteurs les plus volontaires sont l’agro-alimentaire, le commerce de détail et l’immobilier.
Diversifier les fournisseurs en cas d’embargo complet
Autre question posée par Allianz Trade, comment les PME et ETI adapteraient elles leur stratégie business en cas d’embargo complet sur les échanges entre l’Europe et la Russie ?
La priorité serait de diversifier les fournisseurs. Ainsi, la recherche de nouveau fournisseurs d’énergie obtient la meilleure moyenne des réponses avec 47 %, les Italiens en tête (près de 60 %). Vient en deuxième position, avec 41 %, la recherche de nouveaux fournisseurs pour les matières premières non énergétiques (céréales, metaux), avec une proportion un peu supérieure chez les Français.
Enfin, 41 % augmenteront leur prix de vente, avec un pic pour les Britanniques (plus de 55 %) et des Allemands au-dessus de 40 %.
D’autres options obtiennent des scores moyens moins élevés, inférieurs à 40 % : mettre la priorité sur les marchés hors d’Europe (plus de 40 % pour les Français tout de même), augmenter les termes de paiement aux fournisseurs, trouver de nouvelles sources de financement, ajuster la production (les Allemands à plus de 40 %).
A noter que si avant la guerre en Ukraine, moins de la moitié des exportateurs européens interrogés considéraient que le soutien financier des gouvernement les aidaient à l’exportation (42 % en moyenne), cette proportion a grimpé fortement pour atteindre 49 % après le déclenchement du conflit, avec une pointe à 51 % pour les Britanniques, suivi à égalité par les Allemands et Français (50 %) et les Italiens (43 %).
C.G