Dénommé Global Services Trade Data Hub, ce nouveau service disponible sur le site de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), propose un accès large à des données d’échanges de services sur 200 pays sur la période 2005 à 2023, avec des déclinaisons pays, secteurs et mode de commercialisation. Une mine d’information.
Cette nouvelle mine d’information qu’est le Global Services Trade Data Hub (GSTDH), devrait ravir les analystes de données tant les échanges de services sont insuffisamment documentés en comparaison des échanges de biens, alors que leur expansion est constante depuis 25 ans. Elle donne en effet, selon un communiqué de l’OMC, « accès à des données complètes relatives au commerce des services, issues de l’OMC mais aussi du FMI et de l’OCDE, et permet aux utilisateurs de personnaliser les données selon leurs besoins, de créer instantanément des graphiques dynamiques et d’imprimer des rapports, ce qui en fait un outil très utile pour les négociateurs commerciaux, les analystes, les chercheurs et les décideurs ».
Les exportations de services ont plus que doublé en 25 ans, se rapprochant des biens
Quelques chiffres glanés par Le Moci sur ce site mettent l’eau à la bouche.
Entre 2005 et 2023, les exportations mondiales de services ont plus que doublé, de 8030 à 17 637 milliards de dollars (Md USD), se rapprochant chaque année un peu plus du montant des exportations mondiales de biens (24 010 Md USD en 2023). La progression a été constante d’une année à l’autre, excepté l’année du Covid, seule année où les exportations mondiales de services ont légèrement baissé. La part des services délivrée en mode numérique a, elle, quadruplé durant cette période, passant de 1196 Md USD en 2005 à 4250 Md USD en 2023.
Le site GSTDH propose aussi un classement des exportations, pour le monde et par pays, en fonction de quatre grands modes de commercialisation*. Le mode d’exportation n° 1 à l’échelle mondiale est l’export transfrontière (54,5 %), suivi de la consommation à l’étranger (30,4 %), la présence commerciale (14 %) et les visiteurs temporaires (1,2 %).
La France affiche une part de marché supérieure à celle obtenue dans les biens
Quelle est la position de la France ?
Là encore, Le Moci est allé regarder ce qu’offre la base de données. La France s’en sort plutôt bien : elle affiche une part de marché supérieure à ce qu’elle obtient dans les exportations de biens : près de 4 % (précisément 3,99 %) de part de marché, contre un peu moins de 3 % pour les biens.
Dans le détail, les exportations de services de l’Hexagone ont plus que triplé en 23 ans, passant de 58,3 Md USD à 169,8 Md USD, représentant désormais plus d’un tiers du montant des exportations de biens. Et ses échanges de services dégagent avec constance des excédents.
En tête, avec 49,9 % en 2023, viennent les « autres services aux entreprises » (qui incluent les services liés au commerce type distribution), qui devancent les services financiers (13,8 %), les services informatiques (11,3 %), les services de pension et d’assurance (10,8 %), les royalties liées à la propriété intellectuelle (9,2 %), les télécommunications (2,4 %), les services récréatifs, culturels et audiovisuels (1,9 %) et enfin les services d’information (1,4 %).
Un site à découvrir.
C.G
*Issus d’une classification de l’OMC utilisée par les grandes institutions internationales, TISMOS (Trade in Services by Mode of Supply) la classification par mode de commercialisation distingue 4 grands modes : Mode 1 : transfrontalier (cross-border) ; mode 2 : Consommation à l’étranger (consumption abroad) ; mode 3 : présence commerciale (commercial presence) ; mode 4 : visite temporaire de personnes (temporary movement of natural persons).