Présidentielle 2017 / Business France : la campagne présidentielle s’invite chez Business France. A six semaines du premier tour (23 avril), l’agence publique chargée du développement international des entreprises françaises n’avait certainement pas besoin d’une affaire mettant en cause la régularité de ses procédures. Alors qu’elle vient de publier un bilan plutôt élogieux en termes de réalisation d’objectifs, voilà l’agence soupçonnée de « favoritisme » pour avoir demandé à la société Havas d’organiser un événement, le 6 janvier 2016, pendant le Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, une de ses actions phares en matière de soutien à la French Tech, sans appel d’offres. Le bénéficiaire de cette opération, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, aujourd’hui candidat bien placé, si l’on en croit les sondages, pour gagner la présidentielle.
C’est le Canard Enchaîné qui a révélé l’affaire dans son édition du 8 mars. Selon l’hebdomadaire satirique, « cette opération de séduction » – 500 personnes y assistaient – « montée dans l’urgence, à la demande expresse du cabinet du ministre, a été confiée au géant Havas par Business France (l’organisme de promotion de la French Tech dépendant de Bercy) sans qu’aucun appel d’offres ait été lancé ». Après la parution de l’article du Canard Enchaîné, le parquet national financier se serait rapproché de l’Inspection générale des finances pour obtenir plus d’informations. Le journal indique encore que Business France ou certains membres de son équipe « pourraient être incriminés pour favoritisme » et Havas France ou ses dirigeants « au titre de la complicité ou du recel ».
Le ministre de l’Économie et des finances, Michel Sapin, a dédouané Emmanuel Macron, son prédécesseur à l’Economie, en affirmant que « c’est un dysfonctionnement de Business France ». De son côté, l’agence publique a publié un communiqué dans lequel elle reconnaît que, dans l’urgence, le prestataire a pu être choisi « selon une procédure pouvant potentiellement être affectée d’irrégularité ». A suivre…
Iran / France : on le savait déjà un peu, on le sait encore un peu plus depuis le voyage du ministre de l’Économie, Michel Sapin, du 4 au 6 mars à Téhéran et Ispahan : Bercy, et en particulier le Trésor, cherche une solution pour rétablir des circuits financiers qui manquent encore pour des projets lourds en Iran. Échaudées par l’affaire BNP Paribas, à laquelle les États-Unis a infligé une amende record pour utilisation du dollar dans des transactions financières en Iran, les banques françaises ne veulent investir en République islamique. Pendant sa visite officielle, Michel Sapin n’a cependant pas fait d’annonce, contrairement à ce qu’espéraient les milieux d’affaires, signe que les solutions sur lesquelles planchent les pouvoirs publics ne sont pas encore tout à fait au point. Le ministre de l’Économie a déclaré que les sociétés françaises « pourront demander des prêts, mais que ce n’était pas encore opérationnel ». Il a aussi précisé que la normalisation des relations bancaires était essentielle, mais aussi qu’il n’avait pas le pouvoir d’obliger les milieux d’affaires de l’Hexagone à opérer en Iran. Selon nos informations, l’annonce tant attendue pourrait intervenir fin mars.
*Lire l’article ayant fait l’objet d’une alerte aux abonnés de la Lettre confidentielle le 3 mars : France / Iran : rétablissement imminent d’un canal de financement export
Saint-Gobain / Brésil : le groupe français se renforce au Brésil avec l’acquisition, dans l’État Rio Grande dodu réseau Sul, des 29 points de vente de l’entreprise de distribution de matériaux de construction et de services aux professionnels Tumelero Materiais de Construção. Avec 70 points de vente, il va détenir ainsi dans ce pays le plus grand réseau de distribution pour des produits d’amélioration domestiques et de services.
Bureau Veritas / Agroalimentaire : Bureau Veritas annonce l’acquisition de Schutter Groep B.V. une société de Rotterdam, leader dans les services d’essais, d’inspection, de certification et d’assistance logistique destinés aux marchés mondiaux de matières premières agroalimentaires, plus particulièrement les huiles et graisses comestibles, céréales, aliments pour animaux et biocarburants. La société néerlandaise compte 600 employés et dispose d’implantations et de laboratoires dans 11 pays en Europe, en Amérique du Sud et en Asie. Son chiffre d’affaires s’est élevé à environ 35 millions d’euros en 2016.
France / Export : dans un communiqué de presse, Bpifrance annonce que la 12e édition annuelle de son Rapport sur l’évolution des PME révèle que « les décisions d’exporter et d’innover sont pérennisées, voire en expansion, les premières étant toujours portées par le dynamisme des TPE et des PME, les secondes l’étant davantage, cette année-ci, par celui des ETI ». Ainsi, « le nombre de PME exportatrices dépasse désormais les 105 000 opérateurs » et elles représentent « 95 % des entreprises exportatrices, mais seulement 13 % des exportations en valeur », alors que les microentreprises « accroissent leur présence à l’export dans toutes les zones géographiques ». Selon la banque publique, « seules reculent les exportations vers l’Afrique pour les ETI et vers l’Europe, hors Union européenne, pour les PME non microentreprises et surtout pour les ETI ».