Créer un nouveau fonds dédié ou
utiliser l’existant pour aider les entreprises de l’agroalimentaire à se
financer ? Les deux options sont encore à l’étude, vient de confier à la Lettre Confidentielle
un proche de Guillaume Garot, ministre délégué à l’Agroalimentaire, alors qu’il
est d’ores et déjà acté qu’en raison de son poids dans la balance commerciale
le secteur disposera d’une entrée spécifique à la Banque publique
d’investissement (BPI) pour les sociétés ayant besoin de capital investissement
et en fonds propres.
Si un nouveau fonds devrait être
créé, on ne semble pas avoir beaucoup avancé ni sur la forme ni sur le montant.
Mais si l’existant devait être repris, ce serait alors Agro Invest qui servirait de noyau, une société d’investissement créée en 2007, où l’on
retrouve notamment Crédit Agricole Capital Investissement, CDC Entreprises et
Sofiprotéol,
qui se définit comme l’acteur financier et industriel de la filière des huiles
et des protéines végétales. Agro Invest doit être utilisé pour favoriser
l’émergence de champions.
Mais comme 80 % des entreprises
agroalimentaires ne possèdent pas de cellule export, il n’est pas question d’en
rester là. Selon Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, sept
entreprises sur dix échoueraient à l’export. « Ce qui justifierait que
l’on pousse les entreprises à mieux se préparer en amont, en profitant de
l’expertise d’Oseo en matière d’innovation et de financement, de Sopexa en
matière de marketing ou d’Ubifrance en matière d’information et d’aide à
l’export », fait-on valoir au ministère de l’Agriculture. Le titulaire du
portefeuille, Stéphane Le Foll, et Guillaume Garot ont demandé à Nicole Bricq –
qui joue de plus en plus la carte de la « transversalité » appuyant
ainsi la politique de ses collègues comme Arnaud Montebourg (Industrie) et Frédéric
Cuvillier (Transports) – de mettre en place des experts « dans chaque
région et au niveau national », souligne l’interlocuteur de la LC, selon
lequel « une équipe nationale d’experts spécialisés dans chaque domaine –
financement, innovation et export – va être constituée ».
Des référents agroalimentaires dans chaque région
Il y aura au sein de la BPI
« des développeurs à l’international, véritables conseillers
clientèles », indiquaient les trois ministres concernés dès octobre
dernier, lors du Salon international de l’alimentation (Sial). Depuis, Nicole
Bricq et Guillaume Garot la main dans la main ont présidé au lancement du
Comité Asie,
la première zone émergente, insuffisamment prospectée par les exportateurs
tricolores, notamment agroalimentaires. Peu connu du grand public, Guillaume
Garot cherche, pourtant, à faire avancer les dossiers stratégiques pour les
PME, comme celui de l’information sur les systèmes sanitaires. Aussi, s’est-il
fixé comme objectif que chaque région soit dotée de « référents
agroalimentaires » à la fois pour former, conseiller, informer sur
l’export et les règlements sanitaires à l’étranger.
A priori, ces référents régionaux,
embauchés en faisant appel à l’établissement FranceAgrimer, seraient placés aux
côtés du directeur adjoint de la Direction régionale de l’alimentation, de
l’agriculture et de la forêt (Draaf). Pour alimenter la réflexion autour de ces
référents, Guillaume Garot a lancé les Rencontres régionales agroalimentaires.
Chaque région, la dernière en date tout récemment l’Alsace, est dotée de
groupes de travail, notamment sur l’export, présidés par des industriels. Leur
travail devra être restitué le 19 février, juste avant le Salon international
de l’agriculture (23 février-3 mars).
La synthèse pourra ainsi nourrir le plan emploi alimentaire dont l’objectif est
de pourvoir 10 000 emplois.
François
Pargny
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