Depuis jeudi 14 mai, l’Union européenne (UE) impose des droits antidumping sur les importations de certains produits d’acier en provenance de Chine, du Japon, de Russie, de Corée du Sud et des États-Unis. Cette décision est le résultat d’une plainte déposée par Eurofer – la Fédération européenne des industriels du secteur – en juin 2014 et vise plus spécifiquement les produits laminés plats en aciers au silicium dits ‘magnétiques’ à grains orientés. Fabriqués par seulement seize producteurs dans le monde, ils sont principalement utilisés dans la fabrication d’équipements électriques.
Publiés dans le Journal officiel de l’UE (JOUE) du 13 mai, ces droits sont provisoires, d’ici la conclusion d’une enquête antidumping qui devrait s’achever en novembre 2015. S’ils sont confirmés, ils pourraient rester en vigueur pour une période de cinq ans.
Compris dans une fourchette allant de 21,6 %, sur les importations russes à 35,9 % pour celles provenant du Japon, ces droits atteignent 28,7 % pour les importations chinoises, 22 % pour celles des États-Unis et 22,8 % pour les produits provenant de Corée du Sud. Parmi les entreprises visées, figurent les groupes chinois Baosteel, américain AK Steek, japonais JFE Steel ou russe NLMK. Les producteurs européens concernés sont ArcelorMittal, Stalprodukt, Tata Steel et ThyssenKrupp.
En mars dernier, l’exécutif européen avait déjà imposé des droits antidumping sur les importations de tôles d’acier inoxydable laminées à froid en provenance de Chine et de Taïwan. Le mois dernier, elle a ouvert une enquête sur des allégations de dumping visant des producteurs chinois d’acier utilisé dans le béton armé. Eurofer souhaiterait, en outre, la prolongation des droits en vigueur sur les fils d’acier en provenance de Chine. Selon l’association, le dumping dans le secteur aurait fait chuter les prix en dessous des coûts de production.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles