« Les statuts ont été déposés auprès du Ghana Investment Promotion Centre*, ce sera une société de droit ghanéen mais à but non lucratif ». Dominique Pantz, chef du Service économique (SE) à Accra, ne cache pas sa satisfaction de constater l’intérêt que suscite le projet dans les milieux d’affaires français, mais il n’en dira pas beaucoup plus à la Lettre confidentielle (LC) : la future chambre de commerce franco-ghanéenne est dans une « phase préparatoire », elle va voir le jour dans les prochaines semaines.
Le modèle sera celui de l’Uccife (Union des CCI françaises à l’étranger) soit une chambre dont les membres seront des hommes d’affaires français mais aussi ghanéens. L’ambassadeur de France, Frédéric Clavier, a validé le principe à la mi-septembre. Le « board de lancement » sera constitué, précise le chef du SE « essentiellement » de Conseillers du commerce extérieur de la france (CCEF) et d’anciens membres du Club d’affaires francophone (CAF/ Francophone Business Club), le cercle qui, jusqu’à présent, sous la houlette de l’ambassade de France et du service économique, servait de cadre à la communauté d’affaires française au Ghana.
« Le CAF va être fondu dans la nouvelle chambre de commerce », explique Dominique Pantz, qui compte sur un peu plus d’une soixantaine d’adhésions côté entreprises françaises dès la création de la chambre -l’ancien CAF affichait 72 membres sur le site Internet de l’ambassade d’Accra début octobre-, et sur un potentiel de plusieurs dizaines d’entreprises ghanéennes « si on se base sur les autres chambres étrangères, à l’instar de la chambre de commerce néerlandaise au Ghana ».
Reste à arrêter définitivement les missions de cette future chambre : « Il y a encore pas mal d’incertitudes » reconnaît Dominique Pantz. L’une des questions importantes restant à définitivement trancher sera celle d’avoir -ou non- une délégation de service public (DSP) de la part d’Ubifrance dès sa création, un projet qui paraît ambitieux pour une toute jeune structure de ce type. Car même l’obtention d’une homologation Uccife est un processus qui prend des mois, cette organisation demandant au minimum 2 bilans d’activité.
Une DSP a donc toute les chances d’être envisagée plutôt à terme, au risque de décevoir les attentes des milieux d’affaires français, mais aussi des ministères qui veulent que les priorités affichées -diplomatie économique, Afrique anglophone- se traduisent en actions concrètes (1). Le Ghana, pays politiquement stable et démocratique, riche en or et en pétrole, en pleine croissance a attiré de nombreuses entreprises françaises, servant aussi de base de repli durant la longue crise politique ivoirienne. Mais il était jusqu’à présent « orphelin » : pas de chambre de commerce française, ni de bureau Ubifrance, le Ghana étant suivi depuis Abidjan.
Christine Gilguy
*Ghana Investment promotion Centre (GIPC) l’agence ghanéenne de promotion des investissements étrangers.
(1) Lire la Une de la LC cette semaine : France-Afrique : Nicole Bricq sonne la mobilisation hors du pré-carré francophone