Le jour-même où Bruxelles a suspendu pour 90 jours sa riposte aux droits de douane américains en réponse à la « pause » décrétée par Donald Trump, la présidente de la Commission européenne a eu des entretiens téléphoniques avec plusieurs des partenaires commerciaux de l’UE. Avec les Émirats arabes unis, les négociations pour un accord commercial sont lancées.
Le 10 avril, le jour-même où la Commission a annoncé suspendre pour 90 jours ses contre-mesures en réponse à la suspension partielle par Donald Trump pour la même durée de ses droits de douane réciproques, sa président Ursula von der Leyen a passé quelques coups de fils et la fait savoir. Elle a eu des entretiens téléphoniques avec les dirigeants de partenaires commerciaux déjà solides comme le Canada et la Nouvelle Zélande, qui ont déjà des accords de libre-échange actifs avec l’UE mais chercherons à les valoriser encore plus, et avec les Émirats arabes unis, avec lesquels Bruxelles veut formaliser un accord commercial.
Car, à côté d’une riposte sous forme de contre-mesures prête à être déclenchée, c’est l’un des axes de la stratégie européenne de réponse aux assauts tarifaires de l’administration Trump : accélérer le développement d’accords de libre-échange avec les autres partenaires de l’Union européenne. Après l’Inde, début mars, les Émirats arabes unis en ce début de printemps.
Le 10 avril, lors de l’entretien téléphonique bilatéral entre Ursula von der Leyen, et cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, président des Émirats arabes unis, les deux blocs « ont convenu de lancer des négociations en vue d’un accord de libre-échange » indique un communiqué de la Commission européenne.
« Cela marque une étape positive dans les relations entre l’UE et les Émirats arabes unis et, parallèlement à la négociation d’accords de partenariat stratégique plus larges, peut servir de catalyseur pour des liens plus étroits entre l’UE et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) », estime l’exécutif européen. La présidente von der Leyen a souligné la solide expérience de l’Union européenne en matière d’accords commerciaux de haut niveau et de construction de partenariats fondés sur un commerce ouvert et des avantages mutuels, complète le communiqué.
Les négociations entre les deux blocs se concentreront sur la libéralisation du commerce des biens, des services et des investissements, « tout en approfondissant la coopération dans des secteurs stratégiques tels que les énergies renouvelables, l’hydrogène vert et les matières premières critiques » détaille la Commission. Le commissaire au Commerce Maroš Šefčovič devrait se rendre prochainement aux EAU pour donner le coup d’accélérateur au processus de négociation.
Pour les entreprises françaises, qui ont montré un appétit grandissant pour la région du Golfe ces dernières années, c’est plutôt une bonne nouvelle.
CG