Avec plus de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires (plus que Business France hors VIE selon ses dirigeants), 16 filiales dans le monde et quelque 160 collaborateurs, dont 75 % hors de France, Altios International, leader français des sociétés privées d’accompagnement des entreprises à l’international (SAI) dont le siège est à Nantes, n’a pas encore fini son déploiement mondial, malgré les incertitudes qui planent sur les marchés mondiaux, loin s’en faut elle qui avait commencé par le grand export et les pays émergents avant de commencer à s’implanter en… Europe ces dernières années*.
C’est en tout cas l’un des messages qu’ont voulu faire passer Bruno Mascart, Boris Lechevalier, David Gérard, Patrick Ferron, les quatre directeurs associés de la SAI, lors de leur conférence de presse destinée à présenter « les marchés mondiaux porteurs pour les entreprises françaises », le 2 février, à l’occasion d’un petit déjeuner dans un hôtel parisien. Un panorama en l’occurrence très axé sur les pays où Altios s’est doté de filiales, et où la SAI compte renforcer encore sa présence pour satisfaire les « 500 à 600 clients » de son portefeuille.
« Il y a un décalage entre la perception des médias et la réalité terrain »
« Il y a un décalage entre la perception des médias et la réalité terrain », a notamment observé Boris Lechevalier, qui déplore que les entreprises françaises, au moindre à-coup de conjoncture, partent trop vite des marchés où elles s’implantent. « Or, ce qui paye, c’est la persévérance ». Et de prendre en exemple le Brésil en récession, où Altios dispose d’une filiale à São Paulo, la 5ème ou la 6ème en terme de revenus du groupe : « Le Brésil, ça reste 55 % du PIB d’Amérique latine ! ».
En Asie, si le ralentissement de la Chine préoccupe et perturbe de nombreuses économies, ces derniers continuent à être en croissance et demeurent des marchés d’avenir. Selon Bruno Mascart, basé en Australie, Singapour est frappé par la crise mais reste, pour les clients d’Altios, la base idéale pour implanter une holding et rayonner sur la zone Asean.
Autre exemple, la nouvelle « route de la soie » que la Chine est en train de construire pour sécuriser ses circuits d’approvisionnement et de distribution internationaux est un exemple : « Hong Kong investit dans une deuxième piste d’atterrissage uniquement pour le transport de fret. On peut imaginer que l’axe Shenzen-Canton-Hong Kong concentrera les futurs entrepôts ». Altios, qui dispose déjà d’une filiale à Shanghai et d’une autre à Hong Kong, est en train d’ouvrir un bureau à Shenzhen.
Enfin en Russie, où Altios dispose d’une filiale à Moscou, si l’économie est dans la tourmente et que le rouble s’effondre, le gouvernement, conscient de la trop forte dépendance des importations de biens manufacturés, a lancé un programme d’investissement de plus de 1,5 milliard d’euros pour « moderniser l’industrie et l’agriculture », a observé David Gérard. « Nous avons espoir que cette manne génère un potentiel de marchés pour nos entreprises, celles qui sont restées sur place et celles qui peuvent répondre aux besoins ».
Altios facture plus que Business France, hors VIE
Altios, qui, selon Boris Lechevalier, « facture plus que Business France hors VIE », n’a en tout cas nulle intention affichée de réduire la voilure. En Europe, elle pourrait se doter d’une nouvelle filiale en Espagne « d’ici un à deux ans » (elle dispose déjà de filiales en Allemagne, Italie, Pologne, République tchèque, Royaume-Uni, Russie). En Asie, outre le renforcement en Chine, elle envisage de s’implanter en Indonésie, où « nous avons beaucoup de demandes » selon Bruno Mascart. Enfin, d’ici fin 2016, elle compte se doter d’une implantation au Moyen-Orient –à Dubaï ou Abu Dhabi.
Et l’Afrique ? Notre priorité est d’assurer une présente dans « dans le G20 qui représente 80 % de l’économie mondiale », a indiqué Boris Lechevalier. Avec en tête l’idée d’une approche régionale : l’Amérique andine est ainsi suivie par la filiale mexicaine, le reste de l’Amérique latine par celle de São Paulo, Singapour couvre l’Asean, etc. « Sur l’Afrique, ni la demande, ni le volume d’affaires ne justifie actuellement l’ouverture d’une filiale propre », a-t-il ajouté, approuvé par ses collègues. Pour ce continent, la société continuera donc de s’appuyer sur un « réseau d’une trentaine de partenaires/prestataires, des consultants, comme nous ».
Christine Gilguy
*Lire nos précédents articles : Accompagnement à l’international/financement : le fonds d’investissement MBO se renforce en coopérant avec la SAI Altios; Accompagnement à l’international : Altios est devenu la première SAI en un quart de siècle