Dans son dernier panorama sur l’Amérique latine, intitulé « il est temps de combler le retard d’infrastructure » (voir pdf ci-dessous), Coface insiste sur la réponse qui doit être rapidement donnée par les économies de la région : Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Mexique, Pérou.
Ainsi, si le transport est particulièrement affecté en Argentine, au Brésil, en Colombie et au Pérou, la qualité de routes constitue le véritable talon d’Achille en Amérique latine, ainsi que les ports, en particulier au Brésil. Autre problème, la dépendance aux sources hydrauliques et thermiques pour générer une électricité parfois coûteuse et polluante. D’où l’intérêt que portent certains États à l’énergie verte. A l’instar du Chili qui veut consacrer 20 % de sa production électrique aux ressources renouvelables non hydrauliques avant 2025, ce qui permettrait d’abaisser le coût de génération d’environ un tiers.
Des budgets nationaux sous pression
En Argentine, le gouvernement a fixé le même objectif ambitieux, alors que la part actuelle de l’énergie verte est d’à peine 1,8 %. Un programme d’enchères a ainsi été lancé, et lors des deux premiers appels d’offres, tenus l’an dernier, ce sont 59 projets qui ont été adjugés pour une valeur globale de 4 milliards de dollars.
Comme les budgets publics sont sous pression, les partenariats public-privé (PPP) ont tendance à se développer, malgré des obstacles qu’il conviendra d’éliminer rapidement pour ne pas casser la dynamique, comme le manque de transparence et de financements disponibles et « des conditions peu attrayantes », note Coface. Le Chili, pratiquant les PPP depuis un quart de siècle, a, pour sa part, bâti un cadre réglementaire et institutionnel et un climat d’investissement et d’affaire solides.
Prospecter de nouveaux investisseurs
Au Pérou, la nouvelle loi sur les PPP de 2015 a permis à ce pays d’adopter les bonnes pratiques et, depuis le début de la présidence Kuczynski en juillet 2016, de nouvelles mesures ont été introduites pour accroître la transparence et empêcher la corruption. Pour autant, tout n’est pas résolu. Au Chili, les coûts sont encore trop élevés. En Argentine, la règlementation est floue concernant la définition des juridictions et compétences des entités concernées et la phase d’exécution des projets souffre de retards significatifs.
Pour optimiser les investissements dans les infrastructures, l’assureur-crédit export français propose quatre axes : « élargir les instruments financiers » destinés à la réalisation des contrats, « prospecter de nouveaux investisseurs », « définir des conditions plus attractives » et « améliorer la transparence, les règles internes et la conformité ». En particulier, il convient d’attirer de nouveaux investisseurs, car aujourd’hui les projets de PPP sont concentrés entre quelques mains. C’est le cas au Chili, mais aussi au Mexique, au Pérou et en Colombie. Il faut donc, selon Coface, « accroître la compétition pendant les enchères et parvenir à des accords plus favorables ».
F.P
Pour prolonger :
–UE / Mercosur : le libre échange oppose lobbies agricoles et industriels
–Infrastructures : Paris veut prendre le leadership du financement des projets post COP 21
–Financements / Infrastructures “vertes” : l’AFD prépare de nouveaux instruments pour stimuler les privés