Sous l’effet d’une brusque accélération des importations (+ 3 % à 45,3 milliards d’euros), en particulier dans les industries aéronautique (approvisionnements en turboréacteurs), spatiale (acquisition d’un module pour satellite météo) et chimique (approvisionnements pour la filière nucléaire), et tandis que les exportations n’ont progressé que légèrement (+0,5 % à 39,3 milliards d’euros), le déficit de la balance commerciale tricolore s’est creusé de 1,1 milliard d’euros en juillet pour atteindre – 6 milliards d’euros, d’après les dernières statistiques* de la Douane publiées le 7 septembre.
Dans l’industrie aéronautique et spatiale, les importations sont en hausse avec des « approvisionnements massifs » en turboréacteurs auprès du Royaume-Uni et des États-Unis, et avec l’achat de parties de satellite à l’Allemagne (module pour satellite météo d’un montant de 163 millions d’euros) auxquelles sont venues s’ajouter des acquisitions d’avions gros porteurs auprès de ce même partenaire, réalisée hors du cadre de la fabrication coordonnée d’Airbus.
Autre secteur affecté par la poussée des importations, la chimie. « Traditionnellement excédentaires, les échanges de produits chimiques enregistrent un déficit inattendu en juillet », ont signalé les douanes. « Cet aléa, estiment les douanes, tient à l’importation que représente un déstockage massif de produits radioactifs jusqu’alors entreposés “sous douane”, c’est-à-dire dans l’attente d’une utilisation en tant qu’intrants dans les circuits ordinaires de consommation industrielle ». En outre, un achat direct à la Suède de produits destinés à l’industrie nucléaire (éléments combustibles non irradiés) ainsi que des acquisitions de produits pétrochimiques aux Pays-Bas ont également contribué à amplifier les importations du secteur.
S’agissant des approvisionnements de produits pétroliers raffinés, ils sont en hausse aussi bien en volumes qu’en termes de prix, effaçant leur recul de juin. Les achats se sont rétablis notamment auprès du Moyen-Orient, de l’Afrique, des Pays-Bas et de l’Espagne « et, ajoute la Douane, connaissent, de plus, une poussée depuis la Chine ».
Au total, le déficit cumulé des 12 derniers mois, d’août 2016 à juillet 2017, atteint – 62,5 milliards d’euros, contre – 48,3 milliards pour l’année 2016.
Desk Moci
Pour en savoir plus :
*Consulter l’étude mensuelle (juillet 2017) des chiffres du commerce extérieur des douanes en fichier PDF
Pour prolonger :
Commerce extérieur / Export : au-delà du déficit, quelques bonnes nouvelles