Non seulement mon client tchèque voulait d’autres chaises, mais mon client coréen aussi.
Avec un FCA (règles Incoterms ICC 2010), je n’avais qu’à prévenir la production de l’arrivée des commandes. Ensuite, soit je chargeais le conteneur chez moi (FCA mon quai), soit j’expédiais ma semi au Havre et c’est le commissionnaire de mon client qui la déchargeait. Mon client coréen pouvait me demander davantage de chaises, je ne voyais pas vraiment la différence. C’est là que Michel m’a dit que je pourrais peut-être apporter un peu plus de service à mon client. Pourquoi pas, mais quoi ? Il voulait que je mette des rubans à mes chaises ?
En fait, ce que me proposait Michel, c’était de livrer les chaises en Corée ! J’ai d’abord pensé qu’il était malade. D’accord, je livrais des chaises en Tchéquie, mais la Corée c’est autre chose. C’est loin. Il y a la mer. Ils parlent une autre langue (d’accord en Tchéquie aussi, mais ce n’est pas pareil). Il y a un décalage horaire (d’accord, en Tchéquie aussi, mais ce n’est pas pareil, c’est moins).
Michel m’a expliqué que charger une semi pour la Tchéquie ou charger un conteneur pour la Corée, justement, c’était pareil. On faisait un appel d’offres auprès de commissionnaires de transport qui « font la Corée », après avoir écrit un cahier des charges. J’avais déjà entendu ça quelque part.
D’abord, il fallait s’assurer que le client était d’accord. Dans mon cas, l’idée lui a plu. Je pensais bien que, si je livrais en Corée, on ne pouvait pas garder le FCA puisqu’avec un FCA, moi, j’arrêtais de m’occuper de la marchandise en France. Comme s’il avait compris à quoi je pensais, Michel a commencé à m’en parler.