Si l’activité de l’industrie nautique s’est tassée début
2011 pour le marché national, c’est bien à l’export que le secteur s’épanouit.
Pour la saison 2010-2011, la
« dynamique de croissance s’est déplacée vers les pays émergents », a indiqué Jean-François
Fountaine, président de la
Fédération des industries nautiques (FIN), lors d’une
conférence de presse le 1er septembre à Paris.
En effet, les marchés traditionnels européens et
nord-américains connaissent une accalmie. Notamment l’Europe du Sud, qui a
beaucoup souffert de la crise. « Il est frappant de voir le nouveau
dynamisme mondial », explique Jean-François Fountaine. Les clients se
trouvent maintenant en Asie (Chine, Malaisie, Thaïlande), dans le Pacifique (Australie),
mais aussi en Europe centrale et orientale (Turquie) et en Amérique du Sud. « L’économie
brésilienne porte un vif intérêt à l’industrie nautique européenne »,
précise-t-il. Et la Chine se dote
de nombreux équipements nautiques (marinas, bassins de navigation).
« C’est désormais plus des 2/3 de la production française qui part à
l’export », affirme Jean-François Fountaine. « L’année qui s’ouvre confirmera cette tendance, c’est
très important pour la prospérité de l’industrie nautique », ajoute t-il.
« Même s’il faut faire des efforts d’adaptation aux pratiques locales, de
design. Ces nouvelles zones ont des goûts spécifiques ». Et pour pénétrer
ces nouveaux marchés, la France
a été aidée par Ubifrance, l’agence française pour le développement
international des entreprises.
Le marché
français « tire bien son épingle du jeu », estime de son côté Yves Lyon-Caen,
vice président de la FIN
et président du groupe Beneteau. Il parle de « forts contrastes »
entre une zone de fort dynamisme chez les émergents, nouveaux territoires
du développement de l’industrie nautique, et les marchés traditionnels qui ont
périclité. Les trois enjeux des entreprises françaises pour assoir leur
position à l’international sont donc de préserver l’attractivité et la
compétitivité de l’offre française ; poursuivre leurs recherches environnementales
pour un nautisme plus écologique, et continuer les travaux engagés pour
développer les structures d’accueil des bateaux sur le littoral français.
La
Fédération soutient le grand export comme un « relais de
croissance significatif, mais contraignant pour les entreprises qui doivent
être en mesure d’aborder des marchés porteurs lointains (Emirats arabes unis,
Inde…) tout en continuant à disposer d’une offre adaptée à la demande française ».
C’est pourquoi la FIN
s’applique aussi à relancer les destinations françaises pour la clientèle
étrangère.
Les deux rendez-vous majeurs de la profession arrivent
d’ailleurs en septembre en France : le Festival de plaisance de Cannes, du
6 au 11 septembre, où se réunissent les grands noms de la plaisance internationale
issus de 30 pays. Et le Grand Pavois de la Rochelle, du 14 au 19 septembre, qui aura pour
invité d’honneur la
Bulgarie.
Alix Cauchoix