Le bilan de la
Conférence des « Amis de la Libye », qui s’est
tenue hier à Paris, est plutôt positif pour les instances dirigeantes de la
rébellion : elles pourront d’abord compter sur un total de 15 milliards
d’euros de financement issus des différents engagements en matière de dégel des
avoirs libyens à l’étranger (incluant ceux déjà obtenus par les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France). Elles
bénéficieront également d’une reconnaissance accrue en tant qu’autorités légitimes pour
organiser la transition, au-delà des pays membres du Groupe de contact sur la Libye, qui devrait d’ailleurs se transformer en Groupe des Amis de la Libye.
Ainsi, après la
reconnaissance officielle par la
Russie du Conseil national de transition (CNT) dans la
matinée du 1er septembre, la Chine a fait un pas en soulignant attacher
« de l’importance à la position et au rôle considérable du CNT pour régler
la crise », tandis que l’Algérie a nié vouloir accueillir le colonel
Kadhafi et a promis une reconnaissance du CNT dès qu’il aura formé « un
nouveau gouvernement représentatif de toutes les régions du pays ». La feuille de route du CNT reste toutefois encore vague : les Etats-Unis ont insisté sur le fait que les nouvelles autorités s’engagent à lutter contre les extrémismes tandis que le président Sarkozy a mis l’accent sur leur promesse d’oeuvrer à la réconciliation.
Etaient
présents lors de la conférence de Paris des membres de la coalition, comme l’Italien Silvio Berlusconi, le Premier ministre britannique David Cameron et
l’Américaine Hillary Clinton. Mais aussi les patrons de la Ligue arabe Nabil al-Arabi
et de l’Onu Ban Ki-moon, ainsi que l’Allemande Angela Merkel et des
représentants chinois, russe ou algérien. Seule l’Afrique du Sud a refusé d’envoyer un représentant à la
conférence. Cette opération est également considérée comme un succès pour la diplomatie française.
Le 2 septembre, le Conseil national de transition a exposé son plan de route par l’intermédiaire d’un représentant du CNT en Grande-Bretagne : élection
d’une assemblée constituante dans huit mois, présidentielle et
législatives d’ici vingt mois. Interrogé par la radio BBC, le représentant en Grande-Bretagne du CNT, Guma al-Gamaty, a ainsi déclaré : «Nous avons établi un plan de route précis avec une période de transition de 20 mois».
Christine Gilguy