« Bruxelles devra réagir », si Donald Trump décidait d’imposer de nouveaux tarifs sur l’acier européen, chinois et d’autres pays, a indiqué mardi 20 juin, Cecilia Malmström. La commissaire européenne au Commerce faisait référence au mémorandum présidentiel signé par le milliardaire américain en avril dernier, ordonnant au département du Commerce de statuer sur la possibilité de freiner les importations d’acier pour des motifs de sécurité nationale. Une décision qui pourrait être rendue dès cette semaine.
« Nous devons être très, très clair, cela risquerait d’avoir des conséquences très graves pour les producteurs européens », a indiqué la libérale suédoise. Soulignant que les pays membres de l’UE étaient tous des « alliés, des amis », Cecilia Malmström a également insisté sur le fait que les préoccupations américaines avaient surtout pour origine des distorsions sur le marché mondial de l’acier et la surcapacité de l’industrie chinoise. « Nous subissons nous aussi les conséquences de ces facteurs, et même si les droits de douane ne nous visent pas directement, ils heurteront nos industries de plein fouet », a déploré la commissaire.
Une étude récente publiée par l’institut Peterson d’économie internationale semble lui donner raison. Selon ses auteurs, l’imposition de nouveaux tarifs dans le secteur aurait moins d’impact sur la Chine que sur les alliés de Washington, de nombreux produits chinois ayant déjà été bannis du marché américain. La Direction générale (DG) Commerce à Bruxelles suit donc l’affaire de très près, mais rien ne sera décidé avant d’avoir analysé tous les détails de la décision américaine. Mais si nécessaire « nous utiliserons tous les moyens dont nous disposons », a répété Cecilia Malmström, visiblement pessimiste quant à l’issue de cette nouvelle affaire.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles