La cherté du
yen contraint les entreprises nippones à s’approvisionner à l’étranger, voire à
délocaliser leur production, selon une étude publiée le 5 septembre par l’institut
Teikoku Databank.
Le devise
nippone, qui évolue actuellement à son plus haut niveau depuis l’après-guerre face
au dollar – ce dernier est tombé sous la barre des 76 yens le 19 août -, ne fait
pas que saper la compétitivité des
exportations de l’archipel. Elle renchérit également le coût des produits made in Japan. Elle
contraint les entreprises à se fournir à l’étranger.
Selon le
sondage réalisé par l’institut Teikoku Databank, 17% des entreprises se disent
forcées de procéder à des hausses de prix à l’étranger pour conserver leurs
marges. Et un quart des entreprises qui commercent avec l’étranger augmentent
ou ont l’intention d’augmenter, la part de leurs fournitures hors du Japon, que
ce soit pour leur production à l’étranger ou sur le sol national. La proportion
tend à croître au fur et à mesure que les mois passent, souligne l’institut. Autre
solution envisagée par les entreprises : la délocalisation. Quelque 10% indiquent
en effet être enclines à étendre leur production hors du Japon.
Conscient du
risque pesant sur l’économie japonaise, l’ex ministre des Finances, Yoshihiko
Noda, devenu chef du gouvernement il y a une semaine, a décidé de nouvelles mesures à l’intention des entreprises, afin de leur permettre de lutter contre le yen fort et d’en profiter pour acquérir des ressources naturelles et des
firmes à l’étranger.
Le 4 août,
sous la houlette de M. Noda, les autorités nippones sont directement
intervenues sur le marché des changes, de façon unilatérale, pour faire baisser
la monnaie nationale, comme elles l’avaient déjà fait le 15 septembre 2010. Ces
actions de grande envergure n’ont toutefois pas eu d’impact durable, pas plus
que l’intervention coordonnée des pays du G7 mi-mars, une semaine après le séisme
et le tsunami qui ont dévasté le nord-est de l’archipel.
Sophie
Creusillet