« En 2001, nous étions à la recherche d’un partenaire en Algérie. Par rapport à notre métier de base, nous ne pouvions pas avoir d’offre complète pour nos clients. » François-Marie Tirand dirige l’entreprise ICSE. Créé en 1984, ce bureau d’études marseillais (2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, 30 salariés) travaille surtout dans le secteur du pétrole et du gaz.
Le traitement et le transport de l’eau urbaine se trouvent en plein développement depuis que le gouvernement algérien a décidé de moderniser la distribution.
Face à cette activité prometteuse, et consciente de la nécessité de renforcer ses compétences dans ce domaine, ISCE a donc dû trouver un partenaire de l’autre côté de la Méditerranée. Même si elle possédait déjà une filiale, ICSE Algérie, dans ce pays. Depuis 2007, elle s’est donc rapprochée de Meheleb Messaoud et Fils, rencontrée dans un salon professionnel. Fondée en 1996, cette PME algérienne travaille dans le montage et la distribution d’équipements électriques et hydrauliques. Elle intervient dans les domaines des équipements pour les activités de transport, d’adduction et de traitement de l’eau.
Les deux entreprises, très complémentaires, ont rapidement travaillé ensemble pour se positionner sur la fourniture de solutions automatisées permettant le contrôle et la traçabilité des consommations d’eau. « Il a fallu transférer une partie de notre savoir-faire technique pour répondre ensemble aux demandes des clients et aux appels d’offres », explique le patron français. « Sans ce compagnonnage industriel, notre partenaire ne pourrait pas aller seul sur les appels d’offres et nous non plus. Nous avons accédé à des marchés comme l’eau en Algérie, où une entreprise française aurait été hors compétition », insiste François-Marie Tirand. La connaissance du terrrain, du niveau de prix et ses compétences locales font de Meheleb Messaoud et Fils le partenaire idéal d’ICSE. Les Algériens apportent leur savoir-voir spécifique, leur réseau commercial et leur connaissance du marché. Les Français leurs références techniques et leur expertise en matière d’automatisme industriel. De ce travail en commun est né un partenariat (validé par un notaire algérien) scellé par une convention définissant le rôle, les moyens et les engagements de chacune des parties vis-à-vis de l’autre. En 2009, alors que l’eau ne représente encore que 30 % du chiffre d’affaires du bureau d’études marseillais, ce partenariat aurait permis de générer un chiffre d’affaires induit estimé à 50 000 euros en 2008, 200 000 euros en 2009 et l’objectif est d’atteindre le million d’euros en 2010.
F. D.