Banane, citron, fromage, viandes, orge, aulx, bois, tourteaux de soja, concentré minéral vitaminé, poly-phosphates, double concentré de tomate, maïs, pâtes alimentaires, véhicules destinés à la revente en l’état, ciment, céramique, ronds à béton, fils machine… L’énumération des produits soumis à des restrictions drastiques à l’importation (contingents quantitatifs et licences d’importation obligatoires) ressemble à une liste à la Prévert depuis début avril 2017, date de la publication par le ministère du Commerce algérien de ces listes et de l’ouverture des dépôts de demandes de licences d’importation pour 2017*.
Les quotas d’importation pour certains produits avaient été mis en œuvre dès 2016 au vu de la poursuite de la chute des prix des hydrocarbures, principale source de devises de l’Algérie, qui a entraîné une forte baisse de ses réserves de change. Les importateurs avaient quinze jours, entre le 1er et le 15 avril, pour déposer leur demande d’autorisation : plus de 1540 demandes ont été reçues par le ministère du Commerce, chaque dossier devant être examiné par une commission interministérielle.
Economiser les réserves de change et stimuler la production locale
Ces mesures visent à la fois à économiser les réserves de change mises à mal par la chute des cours des hydrocarbures et à la fois à stimuler la production nationale. Dans le cas de l’automobile, le contingent 2017 est de 30 000 véhicules, trois fois moins important que pour 2016 (90 000). Mais les pièces détachées et ensembles destinés à l’assemblage locale sont exemptés : les autorités algériennes espèrent que 40 000 unités seront produites en 2017 (après 30 000 unités en 2016) par les constructeurs disposant de lignes d’assemblage sur place, dont Renault, Volkswagen et Hyundai. Dans l’agriculture, elles espèrent que la production locale, estimée à 500 000 tonnes par an, suffira à compenser l’interdiction des importations de pommes.
En 2016, les importations algériennes de biens ont enregistré une chute de -8,71 % par rapport à 2015 pour atteindre un montant global de l’ordre de 42,583 milliards d’euros selon les statistiques officielles algériennes répertoriées dans la base de données Global Trade Atlas (groupe IHS). Sous l’effet de la chute des cours des hydrocarbures, la valeur des exportations du pays a reculé de -13,28 % pour atteindre, 27,1 milliards d’euros, à comparer aux 45 milliards d’euros engrangés en 2015. Avec 10,13 % de part de marché dans les importations algériennes, la France, premier fournisseur de l’UE, se situe au deuxième rang derrière la Chine; mais les achats algériens à l’Hexagone ont reculés de -11,89 %.
C.G
* Les listes de produits nécessitant une licence d’importation dans le cadre de contingents quantitatifs sont consultables sur le site du ministère algérien du Commerce. Voir Avis n° 01/2017, au lien : http://www.commerce.gov.dz/avis/avis-n-deg-01-2017-portant-ouverture-des-contingents-quantitatifs-pour-l-importation-des-produits-et-des-marchandises-au-titre-des-licences-d-importation-pour-l-annee-2017
Par ailleurs, une liste de produits en provenance de l’Union européenne et soumis à des contingents tarifaires dans le cadre de l’accord d’association UE/Algérie a également été publiée sur ce site le 4 avril. Consulter l’Avis n°02/2017 au lien suivant : http://www.commerce.gov.dz/avis/avis-n-deg-02-2017-portant-ouverture-des-contingents-tarifaires-pour-l-annee-2017-entrant-dans-le-cadre-de-l-accord-d-association-avec-l-ue