Berrechid, à 10 kilomètres de l’aéroport de Casablanca. « C’est sur une aire à perte de vue -pensez donc, plus de 60 hectares ! – que nous commencerons à commercialiser dans un an notre nouveau parc industriel, le quatrième après ceux de Bouskoura, Ouled Salah, tous deux de 30 hectares, et Settat, de 20 hectares », délivre au Moci Philippe Confais, le directeur général de la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc (CFCIM).
« Les travaux de viabilisation et d’aménagement de cette zone achetée à la commune de Berrechid viennent de débuter et les premiers bâtiments y seront construits en octobre », confie à son tour Mounir Benyahya, directeur des Parcs industriels à la CFCIM.
Le premier label HQE Aménagement d’Afrique
Au total, 192 sociétés, « que des entreprises propres », précise Philippe Confais, pourraient être accueillies sur ce parc, géré par une société associant des partenaires, publics et privés : la commune, mais surtout les ministères de l’Industrie, l’Environnement et de l’Intérieur, et les principales banques françaises et marocaines, à savoir BNP Paribas, Société Générale, Crédit du Maroc, Attijariwafa Bank et BMCE. Quelque 22 millions d’euros vont être ainsi engagés dans cette zone industrielle qui s’inscrit dans le cadre de la 22e conférence des Nations-Unies sur le changement climatique (Cop 22), qui s’est déroulée à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016.
L’année précédente, le parc de Berrechid, appelé Ecoparc, avait reçu le label Haute Qualité Environnementale (HQE) Aménagement, la première en Afrique, à l’occasion de la (Cop 21), organisée du 30 novembre au 12 décembre au Bourget en France. Depuis la Cop 22, la CFCIM poursuit une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises), selon la norme internationale ISO 26000. Elle a été ainsi la première au Maroc à recevoir une certification AFAQ 26000.
La petite transformation ciblée
D’après nos informations, l’équipementier Léoni et une série de PME marocaines auraient déjà marqué leur intérêt pour s’implanter sur l’Ecoparc. Conformément à un partenariat noué avec le cluster d’Auvergne-Rhône-Alpes Eco-énergies, le bâtiment de service sera un éco-bâtiment pilote, réalisé avec des solutions innovantes en matière de performance énergétique.
« Le parc sera multidisciplinaire, mais il est clair que nous visons la petite transformation par des PME étrangères et marocaines qui s’inscrivent dans notre démarche de développement durable, avec, par exemple, des processus de recyclage, de traitement des déchets, expose Mounir Benyahya, selon lequel « elles pourront s’inscrire aussi dans une démarche d’écologie intelligente, le déchet d’une société, par exemple, pouvant devenir l’intrant d’une autre ».
Des délégations africaines et le MCA intéressés par le modèle locatif
La phase de commercialisation de l’Ecoparc devrait durer trois ans, et ce n’est qu’au bout de six ans que le projet serait équilibré. « Généralement, les entreprises ne souhaitent pas acheter le terrain. C’est pourquoi nous proposons de leur louer, ce qui leur permet d’investir plus facilement dans leur bâtiment », affirme Philippe Confais, qui révèle que « plusieurs délégations africaines se sont rendues sur les lieux parce qu’elles sont intéressées par le modèle locatif ».
Même les Américains du Millenium Challenge Account (MCA), programme d’aide au développement africain, voudraient, selon lui, « tirer profit de notre expérience ». Et le directeur général de la CFCIM d’ajouter : « nous voulons en faire une vitrine et nous allons proposer notre modèle au ministère de l’Industrie marocain ». A suivre…
François Pargny
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