Le B20, qui réunit les 23 organisations patronales des pays
du G20, a remis le 2 novembre son rapport à Nicolas Sarkozy. Les
représentants patronaux y listent leurs recommandations afin de relancer la
croissance mondiale.
Investissements, marché du travail, organisations
internationales, corruption, système monétaire international, commerce… Les 260
pages du rapport du B20, présidé par Laurence Parisot, qui effectue son second
et dernier mandat à la tête du Medef, énumère des propositions générales, mêlant
la nécessité d’une relance des échanges internationaux et celle d’une meilleure
répartition des richesses crées.
Sans surprise, les représentants patronaux appellent les
politiques à se garder de toute mesure protectionniste. Pour ce faire « la conclusion et l’application des
accords de l’OMC sont le meilleur moyen de contrer les tendances
protectionnistes et de maintenir le commerce ouvert et équitable »,
préconise le rapport qui enjoint l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à accélérer le processus d’adhésion de la Russie, seul pays du G20 à ne pas être membre,
avant la fin de l’année. En outre, les
organisations patronales enjoignent les membres du G20 à confier à l’OMC l’établissement
de règles et de normes en matière de d’investissements transfrontaliers.
Concernant la réforme du système international (SMI), le B20
recommande de soutenir « les efforts des entreprises pour relever les
défis en matière de couverture » en élargissant le panier de devises des
droits de tirages spéciaux (DTS) à d’autres devises et en développant des
marchés obligataires en monnaie locale afin de favoriser l’accès au financement
direct. Il appelle également au passage à un système multipolaire. « Le système actuel, dominé par le
dollar américain, est source de risques pour l’économie internationale. Dans un
système multipolaire, le dollar et l’euro seraient suivis par le yuan chinois
et d’autres devises émergentes. Pour les entreprises, un yuan convertible
favoriserait le commerce et les investissements avec la Chine »,
souligne le rapport.
Si les membres du B20 ne sont pas avares en recommandations
sur la régulation financière (inventaire et feuille de route des réformes,
prévention des risques de mutation vers un système bancaire parallèle…), leur
rapport ne dit pas un mot sur la taxation des transactions financières. Laurence
Parisot, qui soutient l’instauration d’une telle taxe, n’a apparemment pas
réussi à convaincre ses pairs.
Sophie Creusillet
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