Une bonne campagne agricole, un
programme d’investissements publics soutenu et voilà que l’Algérie, selon le
Fonds monétaire international (FMI), atteindrait cette année une croissance
économique hors hydrocarbures de 5 %. Pour autant, le FMI, à l’issue de sa
dernière mission de consultation à Alger (13-25 octobre), a aussi pointé
« le principal défi » que doit relever l’Algérie : parvenir à
« une plus grande diversification économique » avec « un secteur
privé dynamique et générateur d’emplois ».
En fait, remarque l’institution
internationale, l’économie algérienne est surtout stimulée par l’investissement
public. Or, prévient-elle dans un communiqué de presse du 26 octobre ,
« avec la maturation des investissements publics, le secteur privé devra
être en mesure de prendre le relais comme moteur de la croissance de l’activité
hors hydrocarbures ».
C’est pourquoi, souligne le FMI,
« afin de renforcer les perspectives de croissance et de l’emploi »,
Alger doit « poursuivre un programme de réformes structurelles ambitieux
qui permette l’amélioration du climat des affaires et de la compétitivité des
entreprises ». A cet égard, le ministre algérien des Finances, Karim
Djoudi, a dévoilé récemment que le gouvernement prépare un projet d’amendement
du code des marchés publics, permettant d’apporter « plus de
flexibilité » dans l’octroi des contrats.
Par ailleurs, le FMI s’était déjà
inquiété par le passé des nouvelles contraintes imposées par l’Algérie aux
investisseurs étrangers – notamment la règle du 51/49, selon laquelle la ou les
parties algériennes doivent obligatoirement détenir au moins 51 % des parts
dans tout nouveau projet d’investissement. Ce durcissement des conditions
d’investissement avait déjà expliqué le maigre bilan des investissements
directs étrangers (IDE) en 2010. Cette année, la situation est stable, constate
l’Observatoire du partenariat et de l’investissement méditerranéen Anima-Mipo.
Deux gros projets ont été
annoncés : un méga projet de parc urbain par le groupe émirien EIIC et le
complexe d’El Hadjar de l’aciériste indien ArcelorMittal. Les deux grands
projets concurrents dans l’automobile de Renault et Volkswagen sont toujours
bloqués. Les deux grands constructeurs européens, qui lorgnent sur le marché
domestique et la zone arabe de libre échange (Zale), rechignent à accepter
certaines conditions, comme la cession de la commercialisation aux Algériens ou
un niveau élevé d’intégration locale. Il est plus question aujourd’hui
de l’extension de la ligne 1 du métro, qui vient d’être inaugurée le 1er novembre à Alger.
Une deuxième ligne de métro est même prévue.
François Pargny
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