Fruit de plusieurs cultures, Hassane Hamza a appuyé sa réussite sur la diversité de ses origines. Son grand-père est somalien et sa grand-mère saoudienne, son père est né en Côte d’Ivoire et sa mère dans le Poitou.
Après 21 ans passés en Côte d’Ivoire et un an à la fac de Poitiers, Hassane Hamza s’inscrit à l’ESC Bordeaux avec l’idée de se spécialiser en finance. Mais, une fois son diplôme en poche, il réalise qu’il devra créer lui-même son emploi. On est en 1999 et la diversité n’est pas à l’ordre du jour des entreprises. Il fonde Cortix et, en moins de dix ans, hisse sa société au premier rang de la création de sites Internet en France et en Europe. Il impose sa présence dans huit pays européens. Depuis, le chiffre d’affaires a explosé pour passer à 28,3 millions d’euros au 30 juin 2008 contre 9 millions en 2006. La part de l’international a également suivi une courbe exponentielle : de 0 % à 40 % sur la même période.
Toutefois, Hassane Hamza n’aime guère évoquer sa « success story ». « Le multiculturalisme est une chance pour une entreprise », explique-t-il, préférant mettre en avant le dynamisme de Proxitel, la filiale tunisienne qui « produit, prospecte et assure l’assistance de Cortix » pour les pays anglophones, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, l’Espagne et la France. « Si on donne aux gens des responsabilités et des opportunités, sans préjugés, ils relèvent le défi. C’est ce que fait notre filiale tunisienne, qui nous apporte chaque jour de nouvelles missions. »
Ces derniers mois, Cortix a dû relever de nombreux défis, parmi lesquels l’adaptation de son offre en différentes langues européennes. Une recette ? « Pour éviter les écueils culturels, nous recrutons localement, et nous immergeons le salarié au siège français pendant un à deux mois pour qu’il s’imprègne de la culture d’entreprise de Cortix et se l’approprie afin de la rendre compatible avec sa propre culture. Et au bout du compte, on obtient une restitution assez fiable. » Cortix a-t-elle établi un profil de recrutement bien défini ? « Nous recherchons avant tout une ouverture d’esprit à la culture française. Dans l’idéal, nos salariés ont vécu en France et s’ils ne l’ont pas fait, ils ont démontré leur capacité à s’ouvrir à d’autres cultures. »
Résultat, une pluie de trophées s’est abattue sur l’entreprise bordelaise. Elle a reçu le 18 novembre dernier le 2e prix des Trophées Deloitte Technology Fast 50 Grand Ouest (qui valorise les entreprises les plus performantes du territoire français) et le prix NYSE-Euronext qui récompense la société cotée (elle l’est depuis fin décembre 2007) affichant la plus grosse progression du chiffre d’affaires sur les cinq dernières années. En juillet, Oseo avait couronné Cortix du label « Anvar entreprise innovante », ce qui l’a rendue éligible, pour une durée de trois ans, aux investissements des fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI).
S. F.
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