Cet article est extrait de l’introduction de notre Guide Business Brésil 2013, paru dans le Moci n° 1948 du 19 septembre 2013.
Le principal obstacle pour les PME réside dans le protectionnisme pratiqué par le Brésil. Aux droits de douanes élevés qui frappent les importations (jusqu’à 35%selon le code douanier du Mercosur), notamment celles de produits industriels, s‘ajoutent les taxes qui s’empilent les unes sur les autres, ce qui aboutit à renchérir le prix final. Certaines autorisations sont longues à obtenir (santé) ce qui complique encore plus l’accès. Dans l’industrie pétrolière, des exigences en matière de contenu local sont jugées « irréalistes » par les sociétés étrangères installées sur place. «La solution consiste à budgéter les amendes à venir dans les offres » souligne le responsable d’une société.
Quelques signes timides d’amélioration pointent à l’horizon. Le ministère des Finances a décidé récemment de ne pas renouveler des surlignes tarifaires. Longtemps réticent aux accords de libre-échange, le Brésil semble amorcer un virage, en raison, semble-t-il, du dynamisme des pays de l’Alliance du Pacifique (Chili, Colombie, Mexique et Pérou). « Il y a une vraie pression du Brésil pour relancer le processus de négociation de l’accord entre la Mercosur et l’Union européenne » affirme une source diplomatique. « Il y a le sentiment au sein du patronat que le pays est retard en matière de libre-échange ».
Mais même si cette inflexion se confirme au cours des prochains mois, il ne faut pas s’attendre à une ouverture soudaine du marché. Car le protectionnisme traduit en fait la volonté du gouvernement de développer le tissu économique local et d’appuyer la « montée en gamme » de l’industrie par le biais de la recherche-développement et de l’innovation. L’objectif est d’inciter les entreprises étrangères à s’associer avec des partenaires locaux et à investir sur place, la législation brésilienne étant de ce point de vue plutôt accueillante puisqu’il n’y a pas de discrimination selon la nationalité des actionnaires, pourvu que ceux-ci résident effectivement au Brésil.
Eurodia s’appuie sur
un partenaire local et la filiale d’un sous-traitant français
Le principal attrait du Brésil réside dans l’existence de réelles possibilités d’affaires. La société Eurodia a gagné en décembre 2011 un premier contrat clés en main : l’installation d’une unité de valorisation du lactosérum pour la filiale brésilienne de Nestlé. Puis elle a signé deux autres contrats pour l’installation d’unités de stabilisation tartrique destinées à l’industrie du jus de raisin. Elle n’est pas implantée au Brésil mais s’appuie sur un partenaire local brésilien et la filiale brésilienne d’un sous-traitant français. « Nous avons pu intégrer du contenu local et présenter des offres compétitives » explique Bernard Gillery, président d’Eurodia, qui s’intéresse également au marché très prometteur de la chimie verte.
Les succès obtenus récemment par plusieurs grands groupes français (Thales, Latécoère, Technip, etc.) montrent que le Brésil est un marché dont ne peut pas faire l’impasse. Après une période de flottement, liée aux changements de présidents de la République au Brésil (2011) puis en France (2012), la relation bilatérale a été relancée en décembre 2012. Plus que jamais, le Brésil apparait comme un vrai « marché du futur » pour les entreprises françaises.
Daniel Solano
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