Le
7 décembre dernier, Ubifrance a organisé des rencontres internationales de la
santé dans ses locaux. Parmi les huit pays présentés (Afrique du Sud,
Allemagne, Chili, Chine, Etats-Unis, Finlande, Israël, Royaume-Uni), c’est
incontestablement la Chine
qui a suscité le plus d’interrogations de l’assistance.
Premier
constat : pour les médicaments, le client quasi-unique (à 80%) est
l’hôpital, où les médicaments sont distribués aux patients. Les particularités
régionales étant parfois assez marquées (les régions ont souvent leur propre
réseau d’hôpitaux), il faut avoir des agents régionaux et pas un seul agent
pour l’ensemble du pays. Les hôpitaux se fournissent grâce à des appels
d’offres. Avoir un réseau étendu est plutôt réservé aux grands fabricants
internationaux. Ce paysage va être bouleversé car, à l’horizon 2015-2020, les
autorités de Pékin veulent imposer trois grandes chaînes de distribution
relayées par une vingtaine de grossistes distributeurs pour l’ensemble du pays.
Reste que la commercialisation de médicaments sur internet commence à démarrer
en Chine.
En
moyenne, l’enregistrement officiel d’un médicament prend trois ans et, à cette
étape, le relationnel est très important. Ce qui implique de venir en Chine
régulièrement. Cependant, tout médicament qui n’est jamais entré en Chine est
considéré comme nouveau, même s’il est déjà en vente à l’étranger. Par
conséquent, il doit repasser toutes les phases des essais cliniques. Le prix
étant déterminant, il est impératif d’être enregistré sur la liste des
médicaments remboursables.
Quant
à avoir un partenaire chinois, le conseil est de ne travailler que sur
l’innovant, avec au minimum une clause de confidentialité écrite en bonne et
due forme. En revanche, Marie-Christine Piques, chef du pôle mode, habitat et
santé, au bureau Ubifrance de Shanghai, est catégorique : «il ne faut pas
déposer un brevet pharmaceutique en Chine, car on est obligé de dévoiler trop
de procédés confidentiels ou de matières actives novatrices».
Pour
le moment, la production chinoise de médicaments est composée à 95% de
génériques. Mais, profitant du fait qu’entre 2014 et 2016, beaucoup de brevets
de biosimilaires (issus d’une substance biologique comme les médicaments
dérivés du sang ou du plasma humain et les vaccins) tomberont, les Chinois
comptent se lancer dans ce secteur en 2016.
Marie-Christine
Piques a listé les opportunités en Chine dans le secteur de la santé pour les
entreprises étrangères : l’équipement de base des centres de proximité en
ville, gérés par les hôpitaux, que les autorités veulent voir se développer; la
production en Chine de matériel pour l’instant totalement importé (comme
l’imagerie médicale importée à 70%) et notamment les réactifs et les aides au diagnostic;
ainsi que la production locale des implants, surtout dans l’orthopédie. A terme,
quand les marchés seront mâtures, les Chinois sont également intéressés par
tout ce qui sera lié à l’e-santé et au vieillissement.
Jean-François
Tournoud
Pour en savoir plus :
Salon
– Dental South China (7 au
10/03/2012 – Guangzhou)
:
https://www.lemoci.com/0123-15805-salons.html
– China Med (23 au 25/03/2012 –
Pékin)
https://www.lemoci.com/0123-15664-salons.html
– China International Medical
Equipment Fair (CMEF) (17 au 20/04/2012 – Shenzhen) :
Il
y aura un pavillon France organisé par Ubifrance :
http://www.ubifrance.fr/Galerie/Files/Agenda/CMEF-2012-PLQ-4-NOV2011.pdf
Coopération :
–
accord Oséo-Most qui porte notamment sur les biotechnologies avec une première
mission en Chine prévue en mars-avril 2012 :
http://www.oseo.fr/a_la_une/actualites/cooperation_oseo_et_le_most
Publications
Ubifrance :
–
«Protéger et défendre ses droits de propriété intellectuelle en Chine» (2011 –
Auteur : Adamas – 59 pages)
–
«Le marché des dispositifs et équipements médicaux en Chine»
(2010
– Auteur : ME de Pékin – 346 pages)
Fiche
pays Moci :