Sombres perspectives 2012 pour les prestataires logistiques

Selon une étude intitulée « prestataires
logistiques, perspectives de marché pour 2012 », que vient de publier le Xerfi,
société d’édition spécialisé dans les études économiques sectorielles, la récession
qui s’annonce va toucher de plein fouet les entreprises de transport et de
prestation logistique. Les auteurs du document proposent également des pistes
pour adapter l’offre logistique.
Le ton est donné dès le préambule de la note synthèse : « A peine remis
de la crise, le marché de la logistique semble prêt à replonger. La
multiplication des signaux de ralentissement et la dégradation du climat des
affaires provoquent depuis quelques mois un basculement général des entreprises
dans l’attentisme et la prudence. De quoi sérieusement inquiéter transporteurs
et logisticiens dont les volumes de marchandises à traiter vont irrémédiablement
chuter en 2012 ».

Il s’agit d’un document de 160 pages, résultat
d’une série d’entretiens ainsi que du regroupement d’une somme d’informations
recueillies dans les publications professionnelles et auprès des entreprises du
secteur du transport et de la logistique. C’est d’ailleurs à ces dernières que
s’adresse cette publication. L’étude s’attache à renseigner les acteurs de ce
secteur sur les évolutions de comportement de leurs clients chargeurs et sur
les perspectives de taux de marges. « Ce travail n’est pas une
commande », déclare Alexandre Boulègue, corédacteur de l’étude (avec
Rémi Vincente), « car le Xerfi est une entreprise indépendante ».
Née en 1993 à l’initiative d’un groupe d’économiste et présidée par Laurent
Faibis, cette dernière regroupe environ 70 économistes et propose quelque 2000
études sectorielles.

« Toutes les activités de pur
transport, routier, maritime et aérien vont souffrir en 2012. Le transport
routier et le maritime ont déjà enregistré un mauvais quatrième trimestre 2011.
Les activités de freight forwarding seront également à la peine. En revanche,
la logistique contractuelle (NDLR de la sortie d’usine à la livraison finale)
et la messagerie expresse seront moins pénalisées », précise Alexandre
Boulègue. Ce ralentissement de flux intervient alors que « les marges
des entreprises sont déjà très pincées, souvent inférieures ou égales à 2 %
(taux de marge nette) et que les coûts logistiques tendent à augmenter depuis
2011, notamment suite au renchérissement
des loyers des entrepôts et du coût des carburants » observe Alexandre
Bourègue.
L’étude formule le constat du « vieillissement des schémas logistiques.
Ces derniers ont en effet été créés sur la base d’un baril de pétrole brut
compris entre 60 et 80 dollars, alors que ce même baril a grimpé à plus de 120
dollars au mois d’avril 2011 ». Dans ce contexte, la part de la
logistique externalisée tend à stagner, représentant actuellement environ 30 %
des dépenses logistique des entreprises. Dans cette conjoncture, le Xerfi
recommande aux prestataires d’optimiser, de personnaliser et
d’internationaliser leurs offres.