L’assureur-crédit Coface a publié son nouveau classement des
500 premières entreprises de 13 pays d’Europe centrale et orientale* (voir le rapport complet en pièce jointe). Ainsi, « l’année
2010 a
été marquée par un retour à la profitabilité et une progression significative du
chiffre d’affaires des entreprises. (…) Après une baisse de près de 16% en
2009, les acteurs majeurs des pays d’Europe centrale et orientale ont connu une
reprise d’activité en 2010. Leur chiffre d’affaires a bondi de près de 20%
atteignant 545 milliards d’euros et le bénéfice net a, quant à lui, augmenté de
12,6% pour un montant de 22 milliards d’euros », note Coface.
La progression s’est faite notamment dans l’industrie des
métaux, l’exploitation minière, la fabrication, le commerce de gros et dans
l’industrie pétrolière et du gaz qui est le secteur le plus représenté dans le
classement. Le nombre d’entreprises issues de l’industrie automobile a par
ailleurs doublé.
Ce sont les entreprises polonaises, hongroises et
ukrainiennes qui sont le plus représentées, constituant 60% du total des
entreprises du classement et qui arrivent donc en tête. Ce classement reflète en effet les tendances du
développement économique des 13 pays étudiés, touchés différemment par les
effets de la récession mondiale en 2009.
Ainsi, la
Pologne, leader du classement, est le seul pays de la région
à avoir affiché une croissance positive en 2009 (1,7%). Avec 160 entreprises
représentant 32% du top 500, la
Pologne se place en première position et retrouve son résultat de
2008. Les entreprises polonaises ont vu leur bénéfice augmenter de 40% et ont
poursuivi les embauches.
Second pays leader, la Hongrie. Frappée
par une forte récession en 2009 et malgré une croissance modeste de 1,2% et le
taux d’impayés le plus élevé de la zone (19%) en 2010, ce pays a gardé sa 2e
place, avec 74 entreprises.
Enfin, Coface note l’arrivée pour la première fois, en
troisième place, de l’Ukraine qui compte 66 entreprises parmi les 500. A la quatrième place se trouve la Roumanie avec 50
entreprises, suivie par la
République tchèque avec 37 et la Slovaquie avec 28
entreprises. Comme en 2009, l’Estonie, représentée avec 1 seule entreprise,
clôture le classement. Les pays baltes, durement frappés par la crise et qui
n’ont connu qu’un rebond tardif en 2011, se retrouvent en bas du classement
2010.
La progression de l’activité de la région Europe centrale et
orientale, de 2% en 2010 et estimée à 2,8% en 2011, est restée bien en-deçà des
niveaux d’avant-crise (5,4% sur 2003-2008). La reprise a en effet été
contrainte par le processus de désendettement des entreprises et des ménages,
fortement endettés en devises. La consommation des ménages a en outre pâti d’un
marché de l’emploi déprimé et d’importantes baisses de salaire par rapport à
l’avant-crise, précise l’assureur-crédit.
La récession de -0,1% attendue en 2012 en zone euro devrait
entraver un peu plus la reprise en Europe centrale, dont la croissance devrait
retomber à 1,4%. L’Europe centrale sera affectée via le canal du commerce
international et le canal financier. Les pays très ouverts tels que la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie seront les plus
touchés par une contraction de la demande de la zone euro.
Par ailleurs, les
entreprises auront un accès plus difficile au crédit, dans un contexte de
fragilisation des systèmes bancaires. Contrairement à ce qu’elles avaient fait
en 2009-2010, les maisons mère d’Europe occidentale et du Sud, qui détiennent
jusqu’à 80% des actifs bancaires d’Europe centrale, pourraient ne pas
renouveler aussi largement leurs lignes de crédit à leurs filiales en 2012. Les
entreprises en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie et dans les pays baltes
pourraient être particulièrement touchées par ce phénomène.
Alix Cauchoix
Pour en savoir plus :
Retrouvez notre fiche pays sur la Pologne dans l’onglet Fiches pays et accéder à la rubrique Risques pays.
*Ce classement comprend les plus grandes entreprises de la région
en termes de chiffres d’affaires pour l’année civile 2010 et concerne les pays
suivants : Bulgarie, Estonie, Croatie, Lettonie, Lituanie, Pologne,
Roumanie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, République Tchèque, Ukraine et Hongrie.
Dans chacun de ces pays les plus grandes entreprises ont été identifiées à
partir d’un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros, à l’exception des
prestataires de services financiers comme les banques, les compagnies
d’assurance, les sociétés de leasing et les courtiers. En plus des recettes, le
classement tient compte d’autres indicateurs de performance de l’entreprise,
comme le bénéfice net, le nombre d’employés et les changements respectifs par
rapport aux années précédentes.