Les PME européennes exportent de plus en plus et se développent plus rapidement grâce à l’export. Cependant, il existe des freins qui les empêchent d’exporter. C’est ce que révèle une étude sur les PME européennes exportatrices publiée par l’expressiste UPS le 17 janvier. Les entreprises interrogées dans le cadre de l’enquête expliquent que leurs exportations sont principalement freinées par les modalités pratiques liées aux envois à l’étranger.
L’étude SME Exporting Insights 2016 a été conduite pour le compte du prestataire de transport express de colis par la société américaine spécialisée dans l’édition de données sur les entreprises, Dun & Bradstreet. L’enquête a été menée entre le 14 juin et le 24 août 2016 auprès de 12 815 gérants et dirigeants (directeurs généraux, directeurs commerciaux, directeurs du développement des ventes) de PME implantées dans huit pays d’Europe : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni.
Les entreprises interrogées sont issues des secteurs de l’industrie manufacturière et de l’automobile, de la distribution, des hautes technologies et de la santé.
Les dommages et les pertes des envois, principales préoccupations des exportateurs
Qu’il s’agisse d’exporter vers d’autres pays de l’Union européenne (UE) ou vers des pays hors UE, la principale préoccupation des PME exportatrices demeure le risque de dommage ou de perte de leurs envois. La fiabilité de la livraison et les coûts constituent les deux autres principaux freins auxquels sont confrontées les entreprises qui exportent au sein de l’UE. Les entreprises qui expédient des marchandises en dehors de l’UE accordent, elles, beaucoup plus d’importance à la réglementation douanière et au dédouanement.
S’agissant des pays d’exportation, l’étude montre que les entreprises basées en France, en Italie, en Pologne et en Espagne qui exportent en dehors de l’UE sont les plus préoccupées par les barrières à l’exportation. Dans ces pays, les PME sont « beaucoup plus sensibles à certaines barrières à l’exportation que d’autres », d’après l’étude.
De manière générale, les exportateurs interrogés estiment que le marché unique européen offre des barrières administratives et tarifaires minimales.
Des échanges majoritairement européens
C’est donc sans grande surprise que l’Union européenne (UE) est le principal marché d’exportation pour les PME européennes sondées. L’étude montre que pour les PME européennes, l’exportation repose essentiellement sur des échanges commerciaux européens. Sur les huit marchés étudiés, les PME sondées exportent en majorité davantage vers des pays de l’UE que vers tout autre pays. Toutefois, le plus important marché hors UE des PME exportatrices européennes reste celui des États-Unis, suivi de près par les pays d’Europe hors UE.
Le Moyen-Orient et la Chine demeurent des marchés d’exportations relativement peu signifiants pour les PME – seules 13 % des PME sondées exportent vers la Chine, et seulement 12 % vers le Moyen-Orient. Mais le nombre d’entreprises qui exportent vers d’autres destinations augmente dans tous les pays, à l’exception de l’Italie et du Royaume-Uni.
La plupart des PME exportatrices prévoient une augmentation de leurs revenus liés à l’exportation au cours de l’année à venir, bien que la confiance dans la croissance ait légèrement diminué. Plus de la moitié des PME exportatrices ont déclaré que leur revenu a augmenté au cours des trois dernières années, contre seulement 31 % des entreprises qui se disaient « pas ouvertes » à l’exportation : cela représente une petite augmentation (deux points de pourcentage) du nombre d’entreprises indiquant une croissance comparativement à 2015. Seuls 12 % des exportateurs ont indiqué une baisse de revenu, contre 17 % des entreprises « pas ouvertes » à l’export. Le pays où le lien entre croissance des revenus et exportations est le plus favorable est le Royaume-Uni où 59 % des exportateurs ont indiqué une croissance de leurs revenus.
Enfin, selon l’étude, les PME européennes seraient plus enclines à d’exporter davantage pour accroître leur chiffre d’affaires. Toutefois, le Royaume-Uni fait figure d’exception, la confiance dans les exportations ayant « considérablement diminué dans les mois qui ont suivi les résultats du référendum de juin 2016 en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) ». Avant le vote, 36 % des PME britanniques prévoyaient une augmentation de leurs exportations, mais ce pourcentage a chuté à 20 % après le vote.
Venice Affre
Méthodologie : les entreprises ayant répondu à l’enquête employaient entre 1 et 250 salariés et ont exporté au cours des 12 derniers mois, ou étaient susceptibles d’exporter au cours des 12 mois suivants et ou se considéraient ouvertes à l’exportation.
Pour en savoir plus :
Consultez l’étude (version française) disponible en fichier PDF ci-dessous