C’est un signal important pour les Européens alors que le nouveau président américain Donald Trump, qui doit prendre ses fonctions le 20 janvier prochain, a déclaré à plusieurs reprises qu’il remettrait en cause l’accord sur le nucléaire iranien conclu par son prédécesseur en juillet 2015. L’Office of Foreign Assets Control (OFAC) américain a accordé, le 21 novembre, une nouvelle licence à Airbus pour la vente à l’Iran de 100 appareils. La nouvelle, confirmée par le constructeur européen –qui n’a pas précisé le nombre d’avions, en revanche- a été diffusée par l’agence Reuters, qui a indiqué s’appuyer sur une source proche du dossier.
Dans le cadre du processus de levée progressive des sanctions internationales en échange de la mise en œuvre concrète, par les Iraniens, de leurs engagements de démantèlement de leur programme nucléaire, les Etats-Unis exigent de délivrer des autorisations d’exportations à des entreprises non américaines dès lors que les biens concernés contiennent 10 % et plus de composants américains, ce qui est le cas pour les appareils d’Airbus. L’avionneur européen avait déjà obtenu, le 20 septembre dernier, le feu vert américain pour la vente de 17 avions à l’Iran. Au même moment, son rival américain Boeing avait obtenu une licence pour 80 appareils.
Ce feu vert devrait permettre au constructeur européen de finaliser le contrat final avec les autorités iraniennes. En raison de l’allongement des délais lié à la procédure d’autorisation américaine, les autorités iraniennes avaient déjà réduit leurs ambitions d’achat pour renouveler la flotte vieillissante d’Iran Air : de 118 appareils annoncés début 2016 (pour 27 milliards de dollars au prix catalogue), leur programme était tombé à 112, selon des déclarations publiques récentes des autorités iraniennes.
Toutefois, le Congrès américain, qui sera dominé par des Républicains majoritairement hostiles à l’accord international sur le nucléaire iranien à partir de l’année prochaine, pourrait mettre de nouveaux bâtons dans les roues des avionneurs, qu’ils soient européens ou américains : la Chambre des représentants a approuvé dernièrement un projet de loi visant à interdire aux banques de financer la vente d’avions civils à l’Iran. S’il devrait être bloqué au Sénat à court terme, encore majoritairement démocrate, voire par le président Obama encore au pouvoir pour deux mois, une grosse incertitude demeure sur la suite. Toutefois, la nouvelle administration américaine ne pourra pas ignorer la position de ses alliés européens sur ce dossier iranien.
C.G