Ça n’a pas toujours été simple mais les Conseillers du commerce extérieur (CCE) devraient avoir terminé leur propre réforme régionale en décembre, pour l’adapter aux nouvelles grandes régions issues de la réforme territoriale de la loi NOTRe. « On est censé faire rayonner la France, on doit montrer l’exemple », exposait tout sourire, début octobre, Pascal Nadobny, CCE rhônalpin membre du comité exécutif du Comité national des CCE (CNCCEF), qui coordonne au niveau national cette réorganisation régionale des conseillers. Surtout, il s’agit d’être en « ordre de marche » pour peser sur les orientations des nouveaux exécutifs.
Le principe retenu par le Comité national des CCEF pour cette réorganisation traduit le souci de « s’adapter aux nouvelles régions en veillant à ne pas perdre la proximité » : 29 comités territoriaux seront conservés pour assurer cette «vraie proximité », mais ils devront, chacun à l’échelle des Régions où ils sont situés, créer des comités régionaux, « chacun doté d’un conseil d’administration et d’un bureau exécutif », qui seront « l’interface » des conseillers auprès des nouveaux exécutifs régionaux. Au final, il faudra un comité régional pour chaque Région, pas un de plus.
Si les choses ont été simples dans les régions qui n’ont pas bougé –Bretagne, Centre Val-de-Loire, Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA)…– elles ont été un peu plus compliquées dans les Régions qui ont fusionné, notamment lorsque ces changements heurtaient certaines susceptibilités. Dans les Hauts-de-France, il a ainsi fallu plusieurs mois pour résoudre un blocage entre les présidentes des deux comités régionaux du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie : c’est finalement un troisième voie qui a été choisie et validée lors du congrès de Deauville* avec la probable nomination de Jérôme Bataille, CCE picard qui a fait consensus au niveau régional, à la tête d’un nouveau comité régional Hauts de France. Il sera doté d’un bureau de 6 membres et aura comme vice-présidente Jeanine Vaillant, actuelle présidente du comité Nord-Pas-de-Calais.
Mais Pascal Nadobny relativise ces problèmes, égrenant les nouvelles Grandes Régions où la réorganisation n’a pas été aussi délicate : « Une a pris de l’avance, la Normandie, où les anciens comités régionaux ont déjà fusionné ; en Bourgogne-Franche Comté, ils ont décidé de fusionner, de même qu’en Nouvelle Aquitaine…, détaille-t-il. Nous avons aussi l’ambition de le faire en Île de France ». Le gigantisme de la Région Capitale fait qu’aucun comité régional n’a jamais émergé et qu’y cohabitent plusieurs comités départementaux : Paris, Yvelines, Val-d’Oise, Seine et Marne, Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine…
Une chose est sûre pour Pascal Nadobny : alors que les dispositifs des nouvelles Régions en matière de soutien à l’internationalisation des entreprises ne sont pas encore clarifiés, ni leurs relations avec l’État, ses opérateurs et différents autres acteurs comme les métropoles et les Chambres de commerce et d’industrie (CCI), « il faut que nous, les CCE, nous soyons en ordre de marche » à la fin de cette année. Hostiles à l’idée de voir se multiplier de nouveaux opérateurs régionaux en charge des aides –la récente faillite d’Erai en Rhône-Alpes a laissé des traces–, les CCE sont en revanche favorables à l’implication des Régions dans le financement de programmes d’appuis concrets aux entreprises comme le volontariat international en entreprises (VIE), que gère Business France. Les nouveaux présidents de comités régionaux des CCE ont d’ailleurs rendez-vous le 1er décembre prochain à Lille pour une première réunion de travail sur les dispositifs régionaux.
Christine Gilguy
Pour prolonger :
– Export / Aides : la clarification des orientations des nouvelles Régions se fait attendre
– CCEF / Bilan : ce qu’il faut absolument savoir des réformes engagées depuis un an
– Commerce extérieur/CCEF : Alain Bentéjac face au casse-tête des comités dans les nouvelles régions