Pourquoi un nouveau contrat de filière, cette fois-ci pour les rencontres d’affaires et l’événementiel ? La réponse va de soi à la lecture des chiffres clés : des retombées économiques qui s’élèvent à 7,5 milliards d’euros, des courants d’affaires estimés à 30 milliards d’euros et 120 000 emplois qui en dépendent… L’industrie des métiers de l’événement (organisateurs de salons, de foires, de congrès, etc.) constitue un secteur de poids dans l’économie française. Cette filière issue du secteur des services avait d’ailleurs été reconnue, au même titre que les filières industrielles, à travers le lancement par Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie, en copilotage avec le ministère des Affaires étrangères et du développement international, de la filière « Rencontres d’Affaires et Événementiel », le 17 novembre 2015, en clôture des premières Assises des Services, organisées par le Groupement des professions de services (GPS).
C’est pour donner un nouveau souffle à cette filière qui pâtit actuellement du contexte difficile engendré par une concurrence accrue et les attentats terroristes qui ont frappé le pays que les deux secrétaires d’État à l’Industrie et au Commerce extérieur/Promotion du tourisme, respectivement Christophe Sirugue et Matthias Fekl, et Renaud Hamaide, le président du groupe Comexposium et préfigurateur de la filière, ont signé le 20 octobre sur le salon international de l’alimentation (SIAL) –un salon de Comexposium–, un contrat de filière « rencontres d’affaires et événementiel » pour structurer la filière à travers la mobilisation de l’ensemble de ses acteurs (professionnels de foires et salons, professionnels du tourisme, aéroports…). La signature a eu lieu en présence d’un auditoire composé des acteurs de la filière (organisateurs de foires et salons, professionnels de l’hôtellerie et du tourisme…) signataires* du contrat de filière (notre photo).
Selon Renaud Hamaide, « fondamentalement, ce contrat est une profession de foi car tous ensemble, nous allons nous engager sur un certain nombre de points pour améliorer l’attractivité des plus grandes manifestations françaises que nous accueillons sur notre territoire ».
Moderniser les infrastructures et améliorer l’accueil des touristes
En effet, le contrat de filière prévoit des mesures prioritaires pour moderniser le parc d’infrastructures vieillissant, adapter les métiers des acteurs de l’événementiel aux évolutions du numérique, renforcer l’accueil des visiteurs internationaux qui participent aux manifestations organisées en France (améliorer l’accueil dans les aéroports et transports en communs, hébergements des exposants et visiteurs de salons…). Et les signataires en attendent un regain de mobilisation autour de ces enjeux.
« L’enjeu de la structuration de la filière, c’est de relever les points sur lesquels nous avons à nous mobiliser, a estimé Christophe Sirugue. Nous avons besoin par cette restructuration de redonner la force à votre filière, c’est le premier enjeu ». « Deuxième enjeu, a poursuivi le secrétaire d’État chargé de l’Industrie, c’est qu’une structuration filière, c’est une mobilisation collective (…) Face à ce contexte que nous connaissons, c’est cet enjeu là, cette force là, cette dynamique là, qui va nous permettre finalement de réfléchir et de passer à l’action ».
21 actions pour répondre aux besoins des entreprises de la filière
Le contrat de filière contient une liste de 21 actions pour répondre aux besoins de l’ensemble des entreprises de la filière, de toute taille et tous métiers confondus. Ces actions se concentreront, dans un premier temps, sur des événements existants, que leur taille et leur degré d’internationalisation désignent comme « prioritaires », avant un élargissement ultérieur à d’autres manifestations. Parmi les principales actions figurent ainsi :
– la création d’un « pack d’appui » pour une liste de 30 salons prioritaires, prévoyant la présence de hautes personnalités aux inaugurations, l’amélioration du parcours client dans les infrastructures de transport, et l’association d’initiatives publiques de promotion de l’image de la France comme Créative France ;
– le soutien à l’exportation de la filière, en créant un volet dédié aux rencontres d’affaires et à l’événementiel dans le programme d’appui aux entreprises du tourisme « French Travel », et en promouvant la géo-duplication des 30 salons prioritaires ;
– l’incitation pour les visiteurs et exposants à prolonger leur séjour en proposant des programmes d’excursions culturelles et en facilitant l’accès aux grands nœuds de transport.
Les mesures adoptées concernent principalement la promotion à l’international de l’offre française et l’amélioration de l’accueil des touristes ; la modernisation des infrastructures, notamment celles relevant du numérique et le renforcement de la performance des activités connexes (sécurité, culture, accueil dans les aéroports et gares).
Le SIAL, salon international de l’alimentation qui avait été célébré le 16 octobre lors d’une soirée de lancement au Quai d’Orsay, est une « immense manifestation : 7 000 participants, 1 000 Français, 160 000 visiteurs l’an dernier, un salon qui s’exporte dans le monde entier, et qui contribue à faire rayonner l’excellence française partout dans le monde » a rappelé de son côté Matthias Fekl. Compte tenu de son poids économique, la filière et ses acteurs ont besoin « d’avoir une feuille de route précise », et pour le secrétaire d’État en charge du Commerce extérieur et de la promotion du tourisme, « c’est bien ça que nous signons aujourd’hui, une profession de foi, c’est vrai, par ce que nous y croyons, mais aussi du concret, et une feuille de route ». « Mais évidemment, a-t-il prévenu, c’est un secteur à accompagner sur le long terme ».
Venice Affre
*Les signataires du contrat de filière sont : AccorHotels ; Air France-KLM ; Atout France ; Business France ; CCI France ; CCI Paris Ile-de-France ; Créatifs ; Comexposium ; CRT Ile-de-France ; Destination Régions ; Disney Business Solutions ; FFTélécoms (Fédération française des télécoms) ; France Congrès et Événements ; GL Events ; GNC (Groupement national des chaînes hôtelières) ; GNI (Groupement national des indépendants) ; Hopscotch ; Orange ; OTCP (Office de tourisme et des congrès de Paris) ; Paris Aéroports ; Promosalons ; Reed Expositions ; Reed Midem ; SNES (Syndicat national des entreprises de sécurité) ; Tourisme et Territoires ; UAF (Union des aéroports français) ; UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) ; Unimev (Union française des métiers de l’événement) ; UNPLV (Union nationale pour la promotion de la location de vacances) ; Viparis.
Pour prolonger :
Consultez notre numéro spécial Foires et Salons France-Monde 2017 : 4 443 rendez-vous d’affaires dans 120 pays, 168 événements clés en France, à paraître le jeudi 27 octobre 2016 (Le MOCI n° 2020-2021 du 27 octobre au 9 novembre 2016).