Plus connue pour ses plages et son carnaval que pour sa capacité à attirer des investisseurs étrangers, la mégalopole brésilienne veut retrouver son statut de capitale économique. C’est le message qu’était venue transmettre aux entrepreneurs français, début janvier, Eduarda de la Roque, secrétaire aux Finances de la municipalité de Rio.
« Il y a encore deux ou trois ans, une entreprises qui s’implantait au Brésil choisissait obligatoirement São Paulo. Aujourd’hui ce n’est plus du tout évident », estime, non sans fierté, Eduarda de La Rocque. Même si l’économie de la région est encore focalisée sur l’industrie pétrolière (85 % de la production brésilienne), les autorités impulsent une nouvelle dynamique afin d’attirer des investisseurs dans les secteurs de l’innovation et du développement durable. Pour le faire savoir, elles ont lancé l’an dernier le Rio Investors Day, dont la seconde édition se tiendra du 21 au 23 mai prochains, en présence de la présidente Dilma Rousseff. « Cette année nous avons pour objectif de faire venir encore plus de dirigeants étrangers », confirme Eduarda de la Rocque.
Un appel qui a déjà été largement entendu. General Electric a en effet annoncé un investissement de 450 millions de dollars dans la création d’un centre de R&D à dimension mondiale. L’Oréal, présent à Rio depuis plus de 50 ans, va également investir dans un centre de R&D, afin de concevoir des produits adaptés au marché brésilien. Et ce dernier se porte bien, en particulier à Rio où le PIB par habitant atteint 19 073 dollars, contre 11 127 dollars dans le reste du pays. Autre secteur à forte valeur ajouté, et très en vogue, le développement durable est également à l’honneur. Cette carte de l’innovation et de l’écologie que veut jouer Rio se résume dans le lancement, en décembre, de la première « bourse verte » d’Amérique latine. Cette place de marché, focalisée sur les valeurs « vertes » comme les crédits carbone, est clairement un défi lancé à Sao Paulo, la première place financière du pays.
Mais la ville, qui recevra certaines compétitions des Jeux Olympiques de 2016 et certains matchs de la coupe du monde de football en 2014, a également soif de nouvelles infrastructures. Et pas seulement dans le domaine sportif. A cet égard, la rénovation du port de Maravilha, qui doit être achevée d’ici les JO, constitue une opportunité de taille. Logements, bureaux, centres culturels, commerces… Le projet est estimé à 3 milliards de dollars.
Adepte des financements mêlant public et privé, l’Etat et la municipalité de Rio ont considérablement augmenté leur force de frappe financière. « Il nous a d’abord fallu faire rentrer de l’argent dans les caisses, se souvient Eduarda de la Rocque. Entre 2009 et 2010, les revenus fiscaux ont augmenté de 41 %. Et entre 2009 et 2011, la capacité d’investissement de la ville est passée de 417 millions de dollars à 2,8 milliards de dollars ». Alors que l’investissement représentait 7,1 % du budget de la ville en 2005, il atteint 19,4 % en 2011.
Reste à savoir si cet élan politique et économique permettra à Rio de prendre la place de São Paulo. Selon Eduarda de la Rocque « São Paulo, c’est le hardware et Rio le software, et puis la qualité de le vie à Rio est également un avantage comparatif ».
Sophie Creusillet
Pour en savoir plus :
Aller sur le GPS Business et tapez dans l’onglet « Quoi » le mot « Brésil » pour retrouver tous nos contenus sur ce pays : actualités, dossiers, salons, appels d’offres, réglementation, sites de référence, experts MOCI Club.